Après une éclipse sur blessure en février, Hatem Ben Arfa a retrouvé son plus haut niveau et Nice le podium, au meilleur moment pour se frotter au Paris SG pour la 32e journée de Ligue 1.
Avec deux passes décisives et un bijou de but en trois rencontres depuis son retour, "HBA" (29 ans) , entendez par là Hatem Ben Arfa, a relancé le Gym dans la course au podium.
La formule claque mais est forcément réductrice, surtout aux yeux de Claude Puel qui donne certes de "l'étincelle" et du "Monsieur Plus" à son petit génie, mais n'attend pas qu'il "dribble dix adversaires et marque".
Il est très important, mais son seul retour n'a pas fait la différence. Toutle groupe est revenu à un bon niveau, fait une saison magnifique, sinon nous neserions pas aussi performants
insiste l'entraîneur.
C'est là, sans doute, le secret de l'épanouissement du surdoué, à un niveau inégalé après une année blanche. Une collaboration considérée comme "une grande chance" par l'homme de confiance du stratège niçois, Michel Ouazine.
"Il a franchi des caps énormes avec Claude Puel. Auparavant, on a souvent spéculé sur le talent d'Hatem sans l'accompagner ni le faire prospérer", rapporte le conseiller du joueur.
Dans une carrière parfois chaotique, le natif de Clamart n'a en effet jamais été aussi décisif (12 buts, 4 passes décisives), aussi régulier (27 matches de L1 dont 26 comme titulaire), aussi spectaculaire (8,2 dribbles tentés par match), ni impliqué dans une philosophie de jeu basée sur le mouvement en toutes circonstances, surdes passes au sol.
A la Cruyff
"Comment faire sans lasso pour l'arrêter?", s'était interrogé Thierry Laurey, l'entraîneur ajaccien, battu 3-0. Auteur de sa meilleure saison depuis ses débuts professionnels, ce créateur de gestes improbables frôle parfois l'hommage à JohanCruyff, comme quand il tente la feinte du génie "oranje": faire passer en pleine course le ballon derrière la jambe d'appui.
"HBA" est même appliqué dans le replacement défensif et transcende la plus jeune formation d'Europe. Avec Ben Arfa, Nice a perdu des matches (8 en L1), mais sans lui, en février, il n'en a pas gagné un seul (2 nuls, 1 défaite).
Relancés depuis par une série de trois victoires de rang, les Aiglons, comme leur leader, ne se fixent aucune limite ni aucun objectif, si ce n'est dans le jeu. Enfin, au moins jusqu'au 10 avril...
La suite...
Ben Arfa lui-même avait donné rendez-vous: "A l'entrée des cinq dernières journées, nous verrons plus clairement vers quoi nous pourrons courir."Un final en trombe pourrait éventuellement lui ouvrir les portes des 23 Bleus sélectionnés pour l'Euro-2016, un rêve toujours dans sa tête. Pas convoqué au dernier rassemblement des Tricolores, l'ancien de l'OL et l'OM n'avait manifesté aucune amertume ni coup au moral. Respectant le choix de Didier Deschamps, présent et à venir, il avait apprécié "en supporteur" la richesse offensive du réservoir national.
Un ticket européen avec le Gym pourrait peut-être l'amener à rempiler (il est libre en juin). Le milieu et son président Jean-Pierre Rivière ont convenu de se voir après le Championnat.
Mais de nombreux clubs sont prêts à lui dérouler le tapis rouge: les deux milanais, l'Atletico Madrid, Villarreal, le Borussia Dortmund, Liverpool, le Besiktas...
Il n'y a pas que les spectateurs du Parc, samedi, qui veulent voir "HBA".
Les Aiglons quittent #Nice06 direction #Paris. Match samedi 17h contre le @PSG_inside #PSGOGCN pic.twitter.com/9bvKedOFPr
— OGC Nice (@ogcnice) 1 avril 2016