Depuis quelques années, les subventions publiques des festivals d'été baissent au point de remettre leur existence en question. Certains ont déjà disparu, d'autres se maintiennent au prix de nombreuses concessions. Certain font appel au public via des plateformes de financement participatif.
La bonne nouvelle est arrivée il y a quelques jours: l'esprit du Festival des arts de rue de Carros est « sauvé ". Grâce aux 10 000 euros collectés sur un site de financement participatif, il ne sera pas réduit à une seule journée. Ce festival permet l'accès à la culture à un public dit « empêché » pour des raisons sociales ou économiques. En sauvant la programmation cette année, l'appel de fonds va permettre aussi de remplir cette précieuse mission.
Baisse des subventions
Comme pour d'autres festivals locaux, la ville, la région et le conseil départemental ont encore réduit leurs subventions cette année. De 190 000 euros en 2013, l'association qui organise « Roulez Carros » depuis 19 ans ne peut plus compter que sur 110 000 euros. La baisse des dotations de l'Etat et celle des subventions des collectivités pourrait aussi mettre en danger la création elle-même.Clap de fin sur Génération Virtuoses
Certains festivals réussissent à se maintenir en réduisant leur durée et le nombre de spectacles. Mais d'autres ont littéralement disparu comme Crazy Week à Nice et « Les voix du Gaou » à Six-Fours. Après 17 ans d'existence, les organisateurs ont enregistré l'année dernière un déficit de 160 000€. En cause : la baisse des dotations de l'Etat et celle aussi du pouvoir d'achat des spectateurs.Suppression aussi de « Génération Virtuoses » à Antibes, qui offrait durant 4 soirs une scène à de jeunes virtuoses. Le festival avait même reçu le grand violoncelliste Rostropovich en 1998. Cette années, la 44e édition sera donc la der des der. La ville d'Antibes, principal financeur du festival, affirme avoir ainsi voulu mettre de l'ordre dans la gestion de l'association. Et contre en avançant qu'elle a d'ailleurs augmenté son budget culture.
Financement participatif
Parmi les festivals qui sauvent leur peau cette année : Cello Fan en pays de Fayence et le Mas des Escaravatiers à Puget sur Argens. Tous deux encore grâce au financement participatif.Le Mas a collecté 31 000 euros mais il est aussi passé de 25 à 15 dates et privilégie désormais les têtes d'affiche. Une programmation moins risquée et un financement moins fragile dès le début. Les subventions publiques n'ont jamais dépassé 12% du budget global.Changer son modèle économique serait donc une piste pour se maintenir.
Engagement de l'Etat
80 festivals devraient disparaitre cet été…Pour limiter l'hémorragie, la ministre de la Culture propose d'assurer aux villes qui maintiennent leurs efforts un financement de l'Etat stable durant trois ans. La ville de Toulon devrait bientôt signer le pacte.