Les candidats avaient jusqu'à mardi 2 juillet 18 h00 pour déposer leur candidature en préfecture. La liste est enfin officielle. Une triangulaire et cinq duels sont prévus dans les Alpes-Maritimes pour ce second tour qui aura lieu dimanche 7 juillet.
Voici la liste, par circonscription, des candidats au second tour des élections législatives du 7 juillet 2024 et Ieurs remplaçants, dont la déclaration de candidature a été définitivement enregistrée.
Trois candidats du RN ont été élus dès le premier tour dans les Alpes-Maritimes : Christelle d'Intorni (LR-RN) dans la 5ᵉ circonscription, Alexandra Masson (LR- Nouvelle Energie)dans la 4ᵉ circonscription et Bryan Masson (RN) dans la 6ᵉ.
L'enjeu : vers la bascule RN dans les Alpes-Maritimes ?
Le département des Alpes-Maritimes pourrait basculer en bleu marine au 2nd tour de ces élections législatives anticipées.
Le Rassemblement national arrive en tête avec 30,74% des voix, en deuxième position le Nouveau Front Populaire obtient 19,56%. Les candidats suivants : LR, Reconquête, Majorité présidentielle regroupent à eux trois près de 44% des voix.
En 2022, certaines circonscriptions étaient acquises au Rassemblement national. En 2024, Éric Ciotti et ses candidats se sont alliés au Rassemblement national. Réussira-t-il à convaincre un plus large électorat après sa stratégie controversée d'alliance avec le RN ? C'est tout l'enjeu de ce second tour.
1ʳᵉ circonscription : une triangulaire sous tension
C'est la seule triangulaire du département des Alpes-Maritimes et l'une des circonscriptions les plus surveillées politiquement et médiatiquement en France.
Éric Ciotti était arrivé en tête au 1ᵉʳ tour avec 41 % des voix. À 58 ans, il brigue un 5ᵉ mandat de député dans cette circonscription niçoise et affronte Olivier Salerno du Nouveau front populaire qui a recueilli 26 % des voix et Graig Monetti (Horizons) à 22 %.
Graig Monetti, par ailleurs adjoint à la ville de Nice (événementiel, jeunesse et égalité des chances) ne s'est pas désisté, contrairement à Philippe Pradal (Horizons) dans la 3ᵉ circonscription. Une pétition circule pour appeler au désistement de Graig Monetti et faire barrage au RN. Elle a déjà recueilli 5 981 signatures.
Il était arrivé en 3ᵉ position au 2nd tour. Le jeune candidat de 31 ans, qui dépasse tous les autres par la taille, il mesure 2 mètres, pense être capable de rassembler largement. Il lui faudra surtout combler un écart important : 19 points le séparent du score d'Éric Ciotti.
Derrière ce maintien du jeune adjoint, impossible de ne pas voir un bras de fer entre le maire de Nice et l'ancien bras droit de Christian Estrosi. Éric Ciotti a été son collaborateur parlementaire en 1988 et 1ᵉʳ adjoint à la ville de Nice. Une époque révolue.
2ᵉ circonscription : un duel RN-NFP
Dans cette circonscription rurale, qui comprend Vence, Saint-Jeannet, Carros et le pays grassois, le candidat sortant RN est arrivé en tête. Contrairement aux autres députés RN des Alpes-Maritimes, le jeune candidat de 36 ans n'a pas été élu dès le premier tour mais il part en position de force pour le 2nd tour.
Face à lui, Leïla Tonnerre vit sa 1ʳᵉ campagne. La Grassoise de 39 ans a continué à faire campagne pendant l'entre-deux-tours en tractant à Carros, en incitant les habitants à aller voter. Même si l'écart à rattraper semble difficile, voire mission impossible ! Le candidat RN totalise 29 points d'avance au 1er tour.
3ᵉ circonscription : le candidat ciottiste en tête
Bernard Chaix, 59 ans, élu municipal niçois et vice-président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, a suivi Éric Ciotti dans sa stratégie d'alliance avec le RN. Une stratégie payante : il est arrivé largement en tête.
Dans cette circonscription niçoise, on a échappé à une triangulaire. Contrairement à la 1ʳᵉ, Philippe Pradal (Horizons), arrivé en 3ᵉ position, s'est désisté. Philippe Pradal, également adjoint à la mairie de Nice, avait obtenu un score de 25%, assez proche de la candidate de l'union de la gauche, Laure Quignard qui a recueilli un peu plus de 27 % des voix. Reste à savoir si le report de voix d'Horizons sera en sa faveur pour le second tour.
La 3ᵉ circonscription embrasse des communes très différentes : Saint-André-de-la-Roche, La Trinité, Falicon et la partie nord-est de Nice, avec des quartiers résidentiels et populaires comme l’Ariane.
7ᵉ : un duel LR-RN avec un report de voix incertain
Pour le député sortant Eric Pauget, le premier tour a été une douche froide. Il n'arrive pas en première position comme il l'espérait, mais derrière le candidat du Rassemblement national, Thierry Ferrand. Plus de 11 points les séparent. Là non plus, pas de triangulaire.
La candidate d'Ensemble, Aline Abravanel arrive en 3ᵉ position avec 17% des voix, elle est talonnée par le candidat de l'union de la gauche, Arthur Meyer-Abbatucci. À eux deux, ils totalisent près de 36 % des voix. IIs n'ont pas pu se maintenir malgré un bon score. Mais où iront leurs voix ?
Pour qui voteront les électeurs ? Pour le candidat sortant ? Ou pour le RN ? Ou les électeurs s'abstiendront-ils ? Le match est incertain. Sur X, Eric Pauget a appelé au rassemblement : "j'appelle tout le monde à se rassembler derrière ma candidature, la seule qui incarne les valeurs républicaines. »
8ᵉ circonscription : duel de femmes, RN contre LR
Vague RN également dans la 8ᵉ circonscription qui englobe Cannes, Mandelieu et Vallauris. Des villes traditionnellement à droite qui dévoilent un électorat majoritairement rallié au Rassemblement national.
Dorette Landerer, candidate du RN, arrive largement en tête face à la députée sortante Alexandra Martin (LR). Une déception pour Alexandra Martin soutenue par le maire de Cannes, réélu avec 88% des voix aux dernières municipales, son remplaçant dans le ticket pour les législatives. 14 points les séparent pour le second tour. Même problématique que pour la 7ᵉ circonscription : arrivera-t-elle à élargir son électorat au-delà de LR pour récupérer les voix d'ensemble et de l'Union de la gauche ? Côté RN, Dorette Landerer, infirmière libérale de 53 ans, pourra-t-elle encore amplifier son score ? Sachant qu'il n'y avait pas de candidat Reconquête... Le duel entre les deux femmes aura bien lieu.
9ᵉ circonscription : un bastion LR menacé par le RN
Le raz de marée du Rassemblement national n'a pas épargné la 9ᵉ circonscription, pourtant un bastion aux mains des Républicains depuis plus de 20 ans.
Dans un communiqué, les maires de sept communes de la circonscription affichent un soutien "sans réserve" à la députée sortante LR, Michèle Tabarot. Ce mercredi 3 juillet, la candidate écologiste a aussi appelé à voter pour l'ancienne maire du Cannet, implantée dans la vie politique locale depuis plus de 40 ans. À ses côtés, le maire de Grasse, Jérôme Viaud est son remplaçant.
En 2022, Michèle Tabarot avait été réélue avec 63 % des voix face au RN, l'emportant dans toutes les communes de la 9ᵉ circonscription. Deux ans plus tard, le défi s'annonce plus difficile. Il lui faudra élargir sa base électorale à gauche où il y a un réservoir de près de 20 points, si on compte l'union de la gauche et les écologistes. Avant le premier tour, le candidat du RN Franck Galbert avait refusé de débattre contre elle.