Les agents pénitentiaires de Nice et Grasse suspendent leur mobilisation en attendant les mesures du ministre de la Justice

Les propositions du ministre de la Justice ont convaincu les syndicats, un "relevé de décisions" a été signé par l'intersyndicale. En attendant les propositions concrètes, les agents ont suspendu leur mouvement qui ralentissait le fonctionnement des prisons.

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Ce mardi, dans un communiqué, le syndicat UFAP UNSa Justice, l'un des deux plus importants en France, a décidé de signer le relevé de décisions (sorte d'état des lieux) négocié entre l'intersyndicale et le ministère de la Justice. Ce relevé avait été élaboré trois jours seulement après la mort de deux agents lors de l'attaque d'un convoi dans l'Eure.

Les autres syndicats (CGT, FO et SPS) l'avaient déjà fait, dès la semaine dernière. La signature a lieu ce mardi au Ministère de la Justice.

À Nice et à Grasse (Alpes-Maritimes), la mobilisation des agents pénitentiaires n'est pas stoppée. Seulement suspendue.

"Pas un blanc-seing au ministre"

Nordine Souad, surveillant pénitentiaire à Nice et secrétaire UFAP UNSa Justice, précise qu'il va être "diffcile" pour le personnel de reprendre le travail. Notamment pour toutes les sorties où les agents ne sont pas armés, comme les extractions vers les hôpitaux.

Si on connaît les risques, on n'y pense pas tous les jours. Mais, maintenant, ils [les agents, NDLR] vont y penser à chaque sortie.

Nordine Souad, surveillant pénitentiaire à Nice et secrétaire UFAP UNSA Justice

à France 3 Côte d'Azur

Pour son syndicat, le relevé de décisions est une étape, il a également la ferme intention de suivre "le déploiement des décisions ainsi actées qui ne sont, pour l'instant, ni datées, ni budgétées". "L'organisation syndicale ne donne pas pour autant un blanc-seing au ministre et à la direction de l’administration pénitentiaire. Ce relevé de décisions ne répond pas de manière pleine et entière à la grave crise que vivent les prisons françaises depuis de nombreuses années."

Les prisons françaises sont malades, elles ont besoin d'un traitement de choc.

Emmanuel Chambaud, secrétaire général UFAP UNSa Justice

à France 3 Côte d'Azur

Si le garde des Sceaux semble avoir pris la mesure de la situation, Nordine Souad, lui, sait que la mise en application des mesures, si elles sont prises, prendra du temps. Trop de temps, au regard du danger dont se sentent menacés les agents lors des transferts.

Tout d'abord, il faut du temps pour passer les marchés nécessaires à l'acquisition de matériel. Ensuite, il en faut également beaucoup pour former les agents aux armes lourdes. Le surveillant ajoute : "il y a aussi la banalisation des voitures, le renforcement des véhicules, au niveau des vitres et des rétroviseurs".

Plus d'effectifs et des armes plus lourdes

Les escortes sont évaluées sur une échelle de 1 à 4. C'est l'Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (ARPEJ) et la prison concernée qui les évaluent.

Et le ministère de la Justice définit les conditions de ces transferts selon plusieurs critères : la dangerosité de la personne, l'âge et la santé du détenu, sa date prévue de liberté, sa capacité à mobiliser des personnes en extérieur, ses éventuelles tentatives d'évasion, etc. Cette évaluation détermine le nombre d'agents mobilisés, la possiblité d'escorte par des forces de police, etc.

Le relevé de décisions signé par l'intersyndicale recense une "dotation rapide en armes longues et armes d’épaule automatiques" avec les formations nécessaires. Le document se montre parfois très précis comme pour la dotation en accessoires qui permet de ranger son arme (des holsters cuisse et poitrine) ou la mise à disposition du gilet pare-balles lourd pour les missions signalées.

Il est aussi indiqué la possibilité de "développer le recours à la visioconférence pour les interrogatoires" afin de limiter les extractions judiciaires et de "privilégier les déplacements des magistrats et greffiers au sein des établissements pour les détenus les plus signalés".

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a donné rendez-vous à l'intersyndicale le 10 juin prochain pour finaliser un protocole d'accord comprenant les mesures, le calendrier de mise en œuvre, et les modalités de suivi.

Ce mercredi, à Caen, le premier Ministre Gabriel Attal rendra un hommage national aux deux agents assassinés.

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