Le département des Alpes-Maritimes a présenté un plan de lutte contre les risques de radicalisation islamiste des mineurs qui s'appuie sur des mesures éducatives, le premier plan de ce type adopté par un département selon son président UMP Eric Ciotti, qui était l'invité de notre journal à 19h.
Le député, par ailleurs président de la commission d'enquête parlementaire sur la surveillance des filières et des individus jihadistes, a rappelé que son département était l'un des plus touchés en France par ce phénomène: sur les 1.500 ressortissants et résidents français radicalisés à un titre ou un autre, 10% environ en sont issus, selon lui.
Protection de l'enfance
Le plan présenté jeudi s'appuie sur l'une des compétences départementales, la protection de l'enfance: "C'est à ce titre quenous voulons jouer notre rôle, rien que notre rôle, mais tout notre rôle, en liaison avec les services de l'État",
a commenté Eric Ciotti avant de détailler les mesures prises, qui sont "opérationnelles immédiatement".
Un contrat avec la famille
Le dispositif repose sur le principe de contractualisation avec les familles de manière à les impliquer dans la prise en charge des enfants. Dans ce cadre pourront désormais être adoptées des mesures d'urgence éducative, avec un soutien éducatif et psychologique d'un mois renouvelable, ainsi que des mesures de soutien à l'exercice de l'autorité parentale.Le renforcement des mesures d'action éducative à domicile (AED) a également été annoncé et se traduira par l'élaboration de projets personnalisés pour les enfants en lien avec un éducateur dédié.
"Les mineurs concernés auront un mentor, ou un tuteur,
sur le principe de ce que j'ai découvert au Danemark lors du déplacement de notre commission d'enquête parlementaire", a expliqué Eric Ciotti.
Détection
Un rôle central est donné par ailleurs à l'Antenne départementale de recueil, d'évaluation et de traitement des informations préoccupantes (ADRET), qui collecte habituellement tous les cas de maltraitance chez les enfants, pour mieux détecter les phénomènes de radicalisation. "Ce volet est important car en matière de détection, la moindre erreur peut déclencher des drames humains", a jugé Eric Ciotti.En marge de cette présentation, le député UMP a par ailleurs indiqué qu'il remettrait fin mai le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les filières et les individus jihadistes.