Depuis vendredi, l'EFS, l'Etablissement Français du Sang lance un appel d'urgence vital pour les dons du sang. En cette période de fêtes de fin d'année, les donneurs se font rares. Et pourtant il y va de la vie de chaque concitoyen.
C'est un phénomène récent et alarmant. Les donneurs de sang désertent les collectes depuis environ un an et demi. "C'est un comportement que nous n'expliquons pas, mais nous ne pouvons que constater que les donneurs se déplacent beaucoup moins depuis la crise du Covid", déplore Maud Bergeon, en charge de la communication de l'EFS. "En 2022, on a dû lancer des bulletins d'urgence vitale à deux reprises, c'est la première fois que ça arrive" ajoute-elle. Un bulletin d'urgence vital, c'est le cri d'alarme de l'ESF, un appel massif au don, avant la pénurie.
Des stocks de sang insuffisants
Malgré un premier appel aux dons lancé il y a quelques semaines, les stocks de sang ne sont aujourd'hui pas suffisants pour répondre aux besoins dans les hôpitaux. l'ESF a donc lancé cette seconde campagne, à grands coups de communication sur tous les canaux possibles. Réseaux sociaux bien-sûr, mais aussi mails, ou distributions de tracts.
"On le sait, le mois de décembre est toujours une période creuse, à cause des virus hivernaux ou des fêts de fin d'années, les gens ont la tête ailleurs. Mais là on redoute les conséquence en janvier" confie Maud Bergeon.
Car si l'activité dans les hôpitaux est globalement calme en ce moment, cela ne devrait pas durer. Comme dans les autres secteurs, le personnel médical prend des vacances, le rythme est donc ralenti, seules les urgences sont traitées. Mais dès le début du mois de janvier, la reprise des interventions chirurgicales programmées nécessitera des poches de sang.
Actuellement, il manque 1 500 poches par jour au niveau national, et 150 poches par jour, au niveau régional.
Manque de sang...et de personnel médical
S'ajoute au manque de donneurs, le manque de personnel médical pour assurer les collectes. "On a des difficultés de recrutement de médecins d'infirmiers, mais aussi de techniciens de laboratoires. Parfois, nous sommes contraints de réduire les capacités d'accueil sur les collectes, voire d'en annuler certaines", se désole Maud Bergeon.
Pour remédier à ce problème, un dispositif de télé-assistance médicale en collecte est utilisé depuis un peu plus d'un an. "Avant, il fallait impérativement un médecin sur place pour ouvrir une collecte. Maintenant, grâce à ce dispositif, on a un médecin à distance qui peut gérer plusieurs collectes en même temps", explique Maud Bergeon.
Rien ne remplace le sang
Pour autant, le manque d'infirmier reste critique. En fonctionnant à flux tendu, le moindre arrêt maladie dans le personnel médical met en péril une collecte.
Sept collectes sont programmées dans les Alpes Maritimes entre le 21 décembre et le 5 janvier 2023. Les conditions pour donner son sang sont peu restrictives : être en bonne santé, avoir entre 18 et 70 ans, peser plus de 50kg.
En 2021, dans les Alpes-Maritimes 11 494 personnes ont donné leur sang. Un chiffre en chute libre depuis janvier 2002. "Nos produits sanguins sont périssables" rappelle Maud Bergeon. "Une poche de globules rouges peut être conservée 42 jours et une poche de plaquettes, 7 jours. Nous avons donc constamment besoin de renouveler nos stocks, et à l'heure actuelle, rien ne remplace le sang".