Une vingtaine de potiers, hommes et femmes, s'affrontent tout le week-end pour cette deuxième édition du championnat de France des tourneurs potiers à Vallauris. Une ville renommée pour cet art de la terre.
Les gestes sont précis, cette terre doit monter le plus haut possible sans s'écrouler. Cinq femmes et dix hommes ont le week-end pour s'affronter et déterminer lesquels seront les meilleurs tourneurs potiers de France. C'est la deuxième édition de ce championnat qui fait la part belle à la technicité.
Une compétition qui se déroule logiquement à Vallauris, ville des Alpes-Maritimes reconnue pour ses poteries et céramiques notamment grâce à un certain Picasso.
Ce samedi matin, le record à battre était de 87cm. Les règles sont précises, l'oeuvre doit être refermée au bout et tenir au moins cinq secondes avant de s'écrouler. C'est Tino Aiello, un potier céramiste local, qui est arrivé le plus près et a remporté cette épreuve, avec 85,7cm.
À ce niveau-là, ça se joue à très peu de choses. Chacun a sa petite astuce, moi c'est de penser à mes enfants et de leur ramener la victoire.
Tino Aiello, potier céramiste à Vallauris
Valoriser la technique de ces professionnels
Il faut dire que l'épreuve de vingt minutes est très technique, avec son lot de difficultés comme la chaleur du jour qui joue sur la terre et sur la forme des potiers. Mais aussi le poids de l'échantillon qu'ils doivent façonner, six kilos. "Il faut faire avec la tension, les tremblements, la finesse de la terre, c'est un peu comme marcher sur une corde tendue" explique Léa Tardito, originaire de Vidauban et gagnante du championnat 2022, elle remet son titre en jeu, intéressée par ce concours pour son côté technique et sa valorisation de la maîtrise du geste.
Parmi ses concurrentes il y a la benjamine de 23 ans, Clémence Bienvenu, sortie tout droit du lycée Léonard de Vinci d'Antibes, elle vient juste d'être diplômée en poterie céramique. "L'artisanat c'est tout un apprentissage et une technique importante à continuer" assure-t-elle.
Si Tino s'est imposé dans cette première épreuve qualificative à laquelle a pu assister notre équipe de journalistes, une seconde l'attendait lui et ses concurrents l'après-midi avant les finales le lendemain. Le tout retransmis en direct sur les réseaux sociaux.
Ce championnat a fait venir des professionnels essentiellement de Provence-Alpes-Côte d'Azur mais aussi de plus loin, avec des candidats représentants de Seine-Saint-Denis et du Puy-de-Dôme. C'est Stéphane Montalto, meilleur ouvrier de France, en poterie bien sûr, qui l'a créé l'année dernière. Un homme et une femme seront sacrés en catégories individuelles ainsi qu'une équipe. Chaque équipe doit être constituée d'un jeune, épaulé par "un ancien" d'au moins vingt ans plus âgé que lui. Histoire de rappeler que l'artisanat, c'est avant tout de la transmission entre générations.