Face aux difficultés de recrutement, certains secteurs d'activité qui se préparent à la saison hivernale peinent à recruter. Seule solution pour les employeurs, augmenter les salaires et proposer des avantages à leurs salariés.
La faute au Covid. Beaucoup de saisonniers et de salariés se sont réorientés l'an passée, après une pleine saison noire pour nos montagnes blanches. Les remontées mécaniques avaient été arrêtées par l'exécutif pour éviter l'affluence dans les stations de ski françaises. Fini le couvre-feu et ce type de restrictions, pour le moment, la saison 2021/2022 s'annonce comme le grand retour des touristes sur nos versants enneigés. Une saison capitale pour ces professionnels qui ont eu un manque à gagner l'année passée de près de 8 milliards d'euros.
Offres plus attractives ailleurs ou recherche de stabilité, l'emploi de saisonnier connait une période de grand froid. Les annonces sont pourtant légion. Habituellement, environ 120.000 personnes travaillent dans les stations durant l'hiver pour permettre aux structures de restauration, touristiques ou hôtelières, de fonctionner à plein régime. Il y a quelques jours à peine, 15.000 saisonniers manquaient à l'appel selon la chambre professionnelle des opérateurs des "Domaines Skiables de France" qui relaie sur son site près de 300 offres non pourvues.
Des établissements en quête de personnels
Thomas Grillerer est le directeur du Village Club du Soleil d'Orcières-Merlette. Il constate que 27 postes sont vacants sur les 120 que compte de sa résidence de vacances. Les métiers de cuisine et d'encadrement sont particulièrement en souffrance.
"On a augmenté certains postes en tension sur cette grille de salaires [...] ces postes de chefs de services sont passés sur des contrats à 39 heures au lieu de 35 heures, c'est une vraie nouveauté pour nous dans le secteur" explique-t-il.
A Auron, même constat pour Jean-Max Haussy, de l'association des commerçants de la Haute-Tinée, qui s'exprimait ce samedi 13 novembre sur l'antenne de France 3 Côte d'Azur. "Les restaurants qui sont ouverts dans la station ont recruté avec un effort supplémentaire au niveau des salaires mais il faut savoir que les restaurants qui ne sont pas encore ouverts sont encore en train de recruter" détaille-t-il. "On peut dire que, positivement, les restaurateurs ont fait un effort supplémentaire pour accueillir de nouveaux partenaires." Dans cette station, un chef de cuisine émarge dorénavant à 3000 euros brut, et un chef de rang, à 2000 euros.
Pas que la restauration et l'hôtellerie impactés
Jordane Juschka dirige quant à lui l'office de tourisme d'une station de ski des Alpes. Pour satisfaire les demandes de 3 de ses salariés, il a dû aviser : "On a trouvé un logement, dans lequel il y a 3 chambres pour nos saisonniers, très pratique, à 5 minutes de la station, et intéressant pour eux car à moindre coût." Une première pour lui, alors que le parc locatif est pris d'assaut à cette période de l'année, un surcoût indispensable pour attirer de nouveaux profils.
Pléthore de métiers de la montagne sont aussi en tension. Des secouristes, des nivoculeurs techniciens de la neige ou des conducteur d'engins de damage ont même été la cible d'une campagne de communication initiée par "Domaines Skiables de France".
Ces compétences sont indispensables pour assurer la sécurité du domaine skiable et des vacanciers sur place. Les employés des remontées mécaniques d'Orcières-Merlette ont, par exemple, déjà négocié une augmentation de salaire de 3%. Un rapport de force employé/employeur qui semble s'être inversé à l'approche de l'hiver.