Les représentants du personnel du Parc national du Mercantour protestent contre l'autorisation donnée aux éleveurs de procéder à des tirs de pétards pour effaroucher les loups. Ils ont adressé leur démission du comité technique du Parc.
Les huit représentants syndicaux du parc du Mercantour sont en colère. Ils l'ont d'ailleurs fait savoir auprès de leur directeur.
Motif de la grogne : une décision unilatérale de ce dernier. Il autorise selon eux "malgré l'avis contraire du Conseil Scientifique et sans consultation du personnel" des opérations d'effarouchement, notamment par le biais de pétards pendant un mois entre le 15 octobre et le 15 novembre de cette année. Ils auraient adressé leur démission du comité technique du Parc, selon l'AFP.
Cette décision impacte directement notre crédibilité sur le territoire auprès de tous les acteurs et bien au-delà. Les missions de police visant à assurer la quiétude du coeur et la préservation du sauvage, les missions de sensibilisation à l'environnement et, d'une manière générale, une grande partie des missions visant à l'accompagnement de nos partenaires sont aussi impactées par votre choix
écrivent les représentants syndicaux.
Une expérimentation d'un mois
La décision d'autoriser, selon une procédure stricte, l'emploi de pétards contre les loups a été prise à la suite d'une demande formulée le 9 octobre par le préfet des Alpes-Maritimes.
Le directeur du Parc a répondu favorablement à cette requête "compte tenu de la demande de la profession agricole" et "considérant la courte durée d'un mois de l'expérimentation", est-il écrit dans sa réponse au préfet.
Une décision "scandaleuse" selon l'association de défense des grands prédateurs Ferus.
Et après quoi ? Des tirs en plein parc national ??? #loup #mercantour #sosloups https://t.co/HSrl7i6SkV pic.twitter.com/GehWPezIeC
— FERUS (@OursLoupLynx) 26 octobre 2018
"Le coeur de parc devrait être un sanctuaire, c'est une zone dans laquelle on ne peut même pas venir avec son chien et où on n'a pas le droit de faire du bruit", s'indigne Patrick Boffy, son vice-président. "On a peur que ça soit un premier pas vers la possibilité de tirer le loup dans le coeur du parc", ajoute-t-il.
Obliger le loup à chasser ailleurs, pour la préfecture
La préfecture assure de son côté que ces opérations d'effarouchement ont pour but, dans une zone où les tirs létaux sont prohibés et où les troupeaux sont victimes d'une prédation très importante, de contraindre le loup à aller chasser ailleurs et d'éviter de dénaturer l'essence-même du pastoralisme dans la région.
En France, 45 prélèvements ont déjà été effectués sur les 51 autorisés partout, sauf dans le Parc national du Mercantour.
AVEC L'AFP -