5 questions sur l'accueil de jeunes migrants dans un hôtel réquisitionné à Menton

On apprenait ce lundi 18 septembre de la bouche du préfet des Alpes-Maritimes, que les autorités se préparent à ouvrir un "espace" de cent places dédié à l'"enfermement temporaire" à la frontière italienne, si un grand nombre de migrants tentaient d'entrer clandestinement en France. Un hôtel de la ville vient aussi d'être réquisitionné.

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On apprend que la préfecture des Alpes-Maritimes a réquisitionné un hôtel à Menton pour y loger des migrants mineurs. Ce n’est pas la première fois qu’une telle mesure est prise dans le département mais comment fonctionne cette procédure  ? 

Quel hébergement ? 

La réquisition de l’hôtel "Ibis Style" de Menton sur le front de mer, n'a selon la préfecture, "pour le moment pas été utilisé et ne le sera qu'en cas de besoin effectif. Des discussions se poursuivent afin d'identifier des solutions alternatives pour étoffer le dispositif d'hébergement du Conseil départemental sans recourir à une réquisition."

L'établissement est en plein centre de la ville, à quelques centaines de mètres de la frontière : 

Qui sera hébergé ?

Ce sont des « mineurs non accompagnés », on parle de MNA ou de "mineurs isolés". Il s’agit de jeunes migrants qui ont déclaré avoir moins de 18 ans à leur arrivée en France. Une personne qui se trouve en dehors de son pays d’origine sans être accompagnée d’un titulaire ou d’une personne exerçant l’autorité parentale. De par leur âge et leur isolement, ces enfants sont particulièrement vulnérables et exposés à de nombreux risques. 

Ces MNA devraient être ceux qui vont occuper l'hôtel. Jusqu’à 100 d’entre eux pourraient y être hébergés.

1/3 des exilés en Europe sont des enfants selon Médecins du monde. 

Quels sont leurs droits ? 

En vertu du principe de non-discrimination prévu par la Convention internationale des droits de l'enfant, ils bénéficient des mêmes droits que les mineurs de nationalité française.

Les migrants interpellés font tous l'objet d'une procédure de non-admission et sont récupérés en moyenne quatre heures plus tard par les forces de l'ordre italiennes. Mais la nuit ou les jours de forte affluence, ces réadmissions prennent plus de temps et les locaux de la Police aux frontières (PAF) de Menton deviennent trop étroits.

Pour l’instant, aucun n’a encore été placé dans l’établissement dont la réquisition est effective depuis hier lundi.

Qui prend en charge les mineurs ?

Le préfet l’a précisé ce lundi soir : c’est Charles-Ange Ginesy qui a formulé la demande de centre d'accueil, par courrier les 1er et 6 septembre. En effet, c’est le Département des Alpes-Maritimes qu’il préside qui est chargé de s’occuper de ces mineurs… et les structures d’accueil habituelles sont saturées.

Le nombre de mineurs isolés a explosé ces derniers mois. Depuis le début de l’année, près de 5.200 jeunes ont ainsi été accueillis dans les Alpes-Maritimes, soit 105% de plus que sur la même période l’an dernier.

Qui va payer la note d’hôtel ?

C’est le budget du département des Alpes-Maritimes qui finance. Le préfet le précise d’ailleurs explicitement dans son arrêté : « Le conseil départemental des Alpes-Maritimes assumera toutes les charges induites par cette occupation ».

Et ce sont des sommes très élevées qui sont en jeu : en 2023, le département annonce qu’il va consacrer 28 millions d’euros à la prise en charge des mineurs non accompagnés

C’est 37 fois plus qu’il y a 7 ans.

L’UNHCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) estime à plus de 30 millions le nombre de mineurs non accompagnés actuellement dans le monde.

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