Alors que le nombre de migrants interceptés à la frontière franco-italienne est en forte baisse comparé à l'année dernière, Michel Barnier et Bruno Retailleau sont venus à la rencontre de leurs homologues italiens à Menton et Vintimille pour parler lutte contre l'immigration irrégulière. L'occasion aussi d'évoquer le nouveau projet de loi français sur l'immigration.
Le Premier ministre français est arrivé vers 13h à Menton (Alpes-Maritimes), accompagné de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur. Il a effectué plusieurs visites au niveau du centre de coopération de police et de douane Corso Mentone (Vintimille) et au sein du service départemental de la Police aux frontières.
L'objectif de cette journée était d'échanger avec les représentants du gouvernement italien sur la lutte contre l'immigration irrégulière et sur le contrôle aux frontières, avec notamment Antonio Tajani, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, et Matteo Piantedosi, ministre de l'Intérieur.
Un nouveau projet de loi
Michel Barnier a détaillé les différents projets de loi à venir sur l'immigration. Et a rappelé le contexte : "le président de la République Emmanuel Macron et le président du conseil italien sont ensembles au Conseil européen pour traiter cette question, notamment du pacte asile immigration et de son application concrète et efficace dans chacun de nos pays."
Il faudra une loi pour traduire, en France, plusieurs dispositions du pacte asile immigration.
Michel Barnier, Premier ministrelors d'un point presse
Le Premier ministre a aussi mentionné que cette loi "serait complétée par une réouverture de la disposition de la directive retour, comme Ursula von der Leyen [présidente de la commission européenne, NDLR] l’a annoncée. C’est un symbole de la coopération franco-italienne concrète et de l’action menée ensemble avec les autres pays européens".
Un exemple italien non "transposable" à la France
Alors que l'Italie a organisé récemment le transfert de migrants vers un pays-tiers (l'Albanie), Michel Barnier a affirmé que cela n'était pas "transposable" en France "pour des raisons juridiques et institutionnelles". Un tribunal italien a d'ailleurs invalidé cette rétention de migrants en Albanie.
Nous allons coopérer encore plus avec les pays de transit ou les pays de départ. C'est ce que fait d'ailleurs l'Italie avec la Libye ou la Tunisie.
Michel Barnier, Premier ministreà l'AFP
Tenus à distance, plusieurs dizaines de manifestants étaient également présents pour protester contre cette visite ministérielle et la politique migratoire italienne.
Sur les pancartes, on pouvait y lire : "ouvrez les frontières", "non au spectacle de la frontière", "stop au raz-de-marée fasciste" ou encore "pour un soulèvement antifasciste".
L'an passé, 35.000 personnes se sont vu refuser l'entrée sur le territoire français en provenance d'Italie.