La SMEG, le distributeur d'électricité monégasque, se veut toutefois optimiste : "c'est plutôt le mois de janvier où l'on craint une tension, avec quatre jours en rouge". Il en appelle au "civisme" de ses clients pour éviter de devoir couper le courant.
On vous en parlait il y a quelques jours : en raison de la crise énergétique, des coupures d'électricité pourraient toucher la Côte d'Azur cet hiver. À Monaco, la problématique sera la même car le réseau électrique monégasque est "interconnecté" avec celui français.
La Principauté consomme chaque année "environ 500 gigawatt-heure (GWh)", explique Sylvain Didierjean, le directeur électricité et gaz de la SMEG, qui a en charge la distribution de cette énergie dans les 25.000 lieux de consommation monégasques. Seuls "quelques gigawatt-heure" sont produits chaque année sur le Rocher, grâce à des panneaux photovoltaïques sur les toitures et la revalorisation des déchets.
La consommation électrique est surtout dépendante de la météo car, quand il fait froid, les chauffages sont mis en route. Pour l'instant, la consommation est plus faible que les années d’avant 2020 car il fait plutôt doux.
Sylvain Didierjean, directeur électricité et gaz de la SMEG
Depuis début octobre, la SMEG actualise "toutes les 15 minutes" sur son site Internet une "météo de l'électricité". Pour le jour J et les trois jours qui suivent, trois couleurs (vert, orange ou rouge) indiquent l'état de tension énergétique qui concerne Monaco.
En cas de météo rouge, la SMEG informera ses clients. "À J-3, une communication sera envoyée aux consommateurs monégasques par mail, SMS ou via une application pour inciter à baisser la consommation. À J-1,nouvelle communication. S'il doit y avoir un délestage, c'est le matin même qu'on prendra la décision", poursuit Sylvain Didierjean.
Les coupures concerneront "environ 10% du pays"
Si c'est Monaco qui prend la décision finale, la Principauté se basera sur les décisions du voisin français. Ainsi, si les Alpes-Maritimes sont concernées par une coupure de courant, Monaco fera de même sur son territoire.
Nos destins électriques sont liés. Aujourd’hui, au même titre que la France, on ne peut pas exclure qu’il y ait des coupures pour éviter une situation de black-out.
Sylvain Didierjean (SMEG)
Les secteurs, quartiers, ou le nombre de personnes concernées par ces coupures sont confidentiels et définis dans le "plan de délestage décidé par le gouvernement". Néanmoins, certains secteurs, dits "prioritaires", seront épargnés. C'est le cas du "secteur médical" ou encore des "services essentiels au fonctionnement de l'État".
"Il est hors de question de couper un hôpital !", assure Sylvain Didierjean. "On ne coupera pas tout Monaco, cela concernera environ 10% du pays."
Des prévisions optimistes
Une estimation qui pourra bien sûr varier en fonction du niveau de tension électrique.
À l’heure où on se parle, c’est plutôt le mois de janvier où on craint une tension, avec quatre jours rouges.
Sylvain Didierjean (SMEG)
Des prévisions qui s'annoncent pour le moment plutôt optimistes. Reste à savoir si les comportements de chacun permettront d'éviter un black-out. "Il faut faire confiance aux consommateurs. Ils ont les clefs en main", conclut le directeur électricité et gaz de la SMEG.