À Monaco, une 7e journée de grève pour les salariés de Comdata contre leur licenciement

Les salariés de la société Comdata manifestent ce lundi 13 février contre la fermeture du site de Monaco. Les 87 salariés ont appris leur licenciement économique prévu le 31 mars. Ils dénoncent une situation injuste et les négociations avec la direction ne leur conviennent pas.

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"Comdata escroc ! Comdata escroc !"

Dans les rues de Monaco ce matin du 13 février, ils se sont fait entendre. Sifflets en bouche, tambours et slogans à la main, 42 salariés de la société Comdata - spécialisée dans la sous-traitance de services clients - ont manifesté contre leur licenciement économique prévu fin mars. 

Le 19 janvier, lors du bilan financier, la direction annonce la fermeture de la filiale monégasque, car "les caractéristiques de ce site ne permettent pas de répondre aux attentes des clients ni du marché". Les salariés s'estiment pris au dépourvu, et dénoncent une situation injuste.

"On ne s’y attendait pas, car on avait un contrat qui courait avec un de nos plus gros clients jusqu’au mois de septembre, et c’était en cours de négociation. Donc on ne s’attendait pas à ce qu’il y ait une fermeture aussi anticipée" explique Zoulikha Sheila, formatrice, référente qualité à Comdata Monaco. 

Salariée de l'entreprise depuis 15 ans, elle a du mal à comprendre les raisons d'une fermeture de site si brutale. 

"On a un noyau dur de collaborateurs qui sont ici depuis 10,15, voire 20 ans, qui sont fidèles à leurs postes. Moi qui suis garante de la qualité des appels, je peux vous dire que ce sont des gens qui sont impliqués dans leur travail, qui répondent aux exigences des clients puisqu’ils sont satisfaits de notre prestation. Et là, c’est tout simplement le groupe Comdata Konecta qui a décidé de restructurer leurs activités au Maroc pour faire plus de bénéfices. Ils ont 300 millions de chiffre d’affaires, donc ce n’est pas une société qui va mal."

On est passés de 800 employés à 87. Depuis le rachat, les conditions se sont dégradées, on a perdu beaucoup d’acquis. 

Stéphane Cacciatore, conseiller technique à Comdata Monaco

L'entreprise possède plusieurs sites en France. Le site de Monaco a lentement réduit son personnel au fil des années.

La filiale SMST était largement déficitaire depuis 2015, bien avant le rachat par Comdata. De nombreuses tentatives de diversification ont eu lieu depuis 2019, notamment avec l'apport de nombreux nouveaux clients. Celles-ci se sont toutes soldées par un échec, la structure de coûts de Monaco ne permettant pas de dégager un quelconque bénéfice et générant donc une aggravation de la perte.

Communiqué de Comdata

"En 2011 je suis rentré il y avait 3 étages, 800 salariés, c'était le deuxième employeur de Monaco. Depuis le rachat par Comdata, ça s’est dégradé. Ils ont délocalisé une part de l'activité au Maroc, à Casablanca. On est passés de 800 employés à 87. Depuis le rachat, les conditions se sont dégradées, on a perdu beaucoup d’acquis. On veut nous licencier d’une mauvaise façon, c’est-à-dire pour raison économique, mais on y croit pas. Ils veulent délocaliser pour faire plus d’argent ailleurs" précise Stéphane Cacciatore, conseiller technique à Comdata depuis 11 ans.

De son côté, la société précise que, "entre le rachat de la société SMST par Comdata en juillet 2018 et aujourd’hui, la différence est de 23 salariés - et non pas de plusieurs centaines : la société SMST employait 110 salariés en 2018 et en emploie 87 aujourd’hui".

Trois réunions avec la direction

Depuis fin janvier, les salariés ont manifesté leur colère à sept reprises. La direction les a reçu trois fois pour négocier le redéploiement des salariés dans les autres filiales du groupe.

Contactée, la direction nous indique : "Les indemnités légales de licenciement touchées clôturent l'ancienneté. Cependant, nous garantissons aujourd’hui à nos salariés un CDI immédiat sans période d’essai, 100 % en télétravail - en prenant en compte la réglementions lié au temps de travail en France. Certains avantages sont même supérieurs en France."

Une proposition qui ne convient pas aux salariés. 

Ce n’est pas un reclassement, c’est une réembauche. Parce qu’ils nous proposent de nous remettre sur d’autres sites en France, mais nous ne gardons pas noter ancienneté, tous les avantages qu’on a ici et nos salaires.

Jonathan Brard formateur à Comdata et délégué syndical

" On en est à la troisième réunion de négociation et jusque-là, ça a piétiné, on n’avançait pas. La dernière proposition qu’ils nous ont faite, ou plutôt contreproposition, c’est juste un reclassement. C’est la boite qui l’annonce comme ca, nous on l’a vu ensemble avec l’avocate et ce n’est pas un reclassement, c’est une réembauche. Parce qu’ils nous proposent de nous remettre sur d’autres sites en France, mais nous ne gardons pas noter ancienneté, tous les avantages qu’on a ici et nos salaires. Ici, on est en 39 heures et en France de facto, c’est 35 heures " indique Jonathan Brard, formateur à Comdata et délégué syndical. 

Des baisses de salaire qui pourraient être de 400 à 500 euros selon les calculs effectués par les salariés.  

La prochaine réunion avec la direction aura lieu ce mercredi 15 février. Les salariés feront alors une grève d'une heure le matin. 

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