Le 13 mars dernier, sept militants pro-migrants ont été arrêtés puis relâchés dans la vallée de la Roya. Deux semaines après leur interpellation, les militants de l'association Roya citoyenne qui vient en aide aux migrants, témoignent.
Jamais une arrestation d’une telle ampleur, visant des militants pro-migrants, n’avait eu lieu dans la vallée de la Roya. Le 13 mars dernier, vers 6 heures du matin, sept personnes ont été sorties de leur sommeil par les gendarmes. Leur point commun : être membre, plus ou moins actif, de l’association Roya Citoyenne. Trois d’entre eux font partie du conseil d’administration de l’association.
Ecoute téléphonique
Leur domicile a été perquisitionné, les ordinateurs et téléphones ont été saisis. Ces militants ont été placés en garde à vue pendant 30 heures. Toutes les personnes interpellées sont ensuite ressorties libres, sans mise en examen. Lors de leur interrogatoire, certains ont appris qu'ils étaient placés sous écoute téléphoniques depuis plusieurs mois.
► Deux semaines après leur interpellation, les militants de Roya citoyenne témoignent.
Entretiens, Nathalie Layani - Denis Pardanaud :
Suzel Prio, interpellée le 13 mars et René Dahon, interpellé le 13 mars, tous deux membres du Conseil d’administration de "Roya Citoyenne".
La justice enquête sur un possible délit d’aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière. D’après nos informations, elle s’intéresse au parcours d’une famille irakienne, partie de Vintimille et ayant rejoint Dunkerque, peut-être même l’Angleterre.
Soin et hébergement
L’association Roya Citoyenne est connue pour venir en aide aux migrants. Ses membres distribuent de la nourriture à Vintimille et apportent soin et hébergement aux personnes qui tentent de rejoindre la France par la vallée de la Roya.
Ses responsables démentent l’existence d’un réseau organisé pour aider les migrants à traverser la frontière. Ils refusent d’être assimilés à des passeurs.
► Des arrestations dénoncées sur le compte Facebook de l'association : " Stop à l'intimidation, à la répression et à l'arbitraire "
Contacté, le procureur de la République a confirmé ces interpellations. L’enquête a été confiée à un juge d’instruction.