INFO FRANCE 3. Au total, les six radars présents sur la Moyenne corniche entre Roquebrune-Cap-Martin et Beausoleil ont flashé plus de 120.000 fois en 2021. Dans le même temps, le nombre d'accidents a fortement diminué.
Mis en service l'année dernière, il est l'un des radars qui flashent le plus dans le département. Situé à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), sur la Moyenne corniche, dans une ligne droite au-dessus de la principauté de Monaco, il a photographié 65.566 véhicules en 2021, soit environ 180 flashs par jour.
Un résultat qui le place sur la deuxième marche du podium, derrière le radar de Cagnes-sur-Mer (A8, sens Nice-Aix) et devant celui situé dans le tunnel de Las Planas (A8, au nord de Nice, sens France-Italie).
Installés petit-à-petit en 2020, au total, six radars ont fleuri sur la Moyenne corniche (M6007) entre Roquebrune-Cap-Martin et Beausoleil. Ils flashent dans les deux sens, mais ne verbalisent pas tous en même temps ; à un instant T, seuls deux sont en fonctionnement.
Vitesse ralentie
Un "itinéraire sécurisé", selon le terme officiel, qui produit déjà ses premiers effets. "Ces radars, on les réclamait depuis longtemps !", se réjouit Monique, une riveraine.
"C’est un peu traître parce qu’on ne sait pas quand on est flashé ou pas. Mais ça ralentit beaucoup les gens", complète Vincent, un Mentonnais rencontré sur cette route.
Il y a surtout un problème avec les deux-roues qui ne sont pas pris au radar. C'est vraiment très, très dangereux ! Il faudrait un dos-d'âne en plus !
Monique, habitante de Roquebrune-Cap-Martin
Les chiffres fournis par la préfecture montrent d'ailleurs une baisse du nombre d'accidents. En 2019, dix accidents, dont un mortel et deux graves ont eu lieu sur cette route. En 2020 (année de confinements), un seul accident léger ; en 2021, deux accidents, dont un grave.
Ces radars produisent les effets attendus. L’accidentalité a sensiblement baissé sur cet itinéraire, un des axes les plus accidentogènes du département. Donc pour nous, c’est un bilan positif.
Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes
"La vitesse de circulation des véhicules a baissé. Quand des accidents se produisent, ils sont moins graves", poursuit le directeur de cabinet.
122.027 verbalisations en 2021
Sur cette route limitée à 50km/h, notamment empruntée par les nombreux Italiens et Français qui travaillent à Monaco, les verbalisations s’envolent. En 2021, les six radars ont comptabilisé 122.027 flashs, dont 95% concernent des excès de vitesse inférieurs à 20km/h.
Reste à savoir si ces contraventions arrivent jusqu'aux domiciles des concernés. Pour les auteurs monégasques d'infractions routières, par exemple, la coopération avec la Principauté pour les identifier est... très aléatoire.
"Ce sont des personnes qui ne sont pas volontairement dans l'excès de vitesse, c'est de l'inadvertance", réagit Frédéric Ozon, le représentant azuréen de l'association 40 millions d'automobilistes.
C'est toujours une bonne idée de sauver une vie, bien sûr. [...] Mais plus de 100.000 contraventions et 10 accidents de voiture évités, on est sur un différentiel très important. C'est là que la question se pose : est-ce que je suis dans la réprimande à tout prix pour faire du chiffre d'affaires ou est-on vraiment dans la limitation des accidents ?
Frédéric Ozon, 40 millions d'automobilistes
"L'objectif, ce n'est pas de remplir les caisses de l'Etat", lui répond Benoît Huber. "Il s'agit de faire baisser l'accidentalité de notre département. Depuis le 1er janvier, on est déjà à 41 personnes décédées sur nos routes."
La vitesse...et les autres infractions ?
Dans l'ensemble des Alpes-Maritimes, 15% des contraventions routières concernent des conducteurs étrangers. "Il y a une sur-représentation des conducteurs monégasques parmi les grands excès de vitesse", précise le directeur de cabinet du préfet maralpin.
Pour l’heure, les radars tourelles installés sur la Moyenne corniche ne sanctionnent que la vitesse. Mais ils pourraient, à l’avenir, contrôler d’autres infractions.
"Si le ministère a fait le choix de ces radars, c'est que, un jour ou l'autre, on passera à d'autres fonctionnalités, comme la possibilité de vérifier l'utilisation du téléphone au volant", prévient le directeur de cabinet de la préfecture.