Au cours de son discours présentant sa feuille de route pour les "100 jours d'apaisement", la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre l'immigration illégale dans les Alpes-Maritimes.
Des renforts policiers pour surveiller la frontière franco-italienne dans les Alpes-Maritimes dès la semaine prochaine. C'est la mesure que vient d'annoncer la Première ministre Élisabeth Borne ce mercredi.
Face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne, nous mobiliserons dès la semaine prochaine 150 policiers et gendarmes supplémentaires dans les Alpes-Maritimes.
Élisabeth Borne, Première ministre
Bientôt une "border force"
La Première ministre annonce également la création d'une "border force" dès l'été prochain : "plus largement, d'ici l'été nous lancerons l’expérimentation d’une "force aux frontières", ou "border force, à la frontière italienne. Elle associera plus étroitement forces de sécurité intérieure, douaniers et militaires. Sa mise en place devra être effective dans les six mois.
Unité Police réclame des effectifs pérennes
"On ne peut pas bouder l’arrivée d’effectifs, c’est une annonce que nous saluons, assure Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police dans les Alpes-Maritimes. Mais on manque de précision, policiers mobiles, pérennes ? On pense que c'est des forces mobiles alors que l’on souhaite des forces pérennes à Menton, qui resteraient sur place."
"Nous avons actuellement deux compagnies de CRS à Menton : des LIC, pour "lutte contre l’immigration clandestine", le problème, c'est qu'on les voit rarement sur le terrain, déplore le représentant du syndicat policier. Trop souvent détournés de leur mission pour aller ailleurs sur le territoire, comme dernièrement à Nantes.
Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget a salué cette décision, parlant d'une "nécessité absolue".
"Il était temps !"
Dans un communiqué, Alexandra Masson "salue cette décision tardive, mais reste vigilante pour que ces effectifs supplémentaires restent de manière pérenne. Je n’accepterai pas que cette annonce ne soit qu'une réponse ponctuelle à la crise migratoire actuelle" écrit la députée de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes.
"Une vague de fonds migratoire qui progresse de jour en jour."
"Face à une pression migratoire hors norme, l’annonce de la Première ministre est une bonne nouvelle, estime Charles Ange Ginésy, le président du Département des Alpes-Maritimes. Espérons que cette décision se concrétise rapidement et ne soit pas éphémère pour répondre à une vague de fonds migratoire qui progresse de jour en jour."
"Je réaffirme, avec François Sauvadet, président de l’assemblée des Départements de France, que la décision louable d’augmentation des effectifs aux frontières, ne résoudra pas la problématique des mineurs non accompagnés qui nous échoit d’office, alors que depuis longtemps je demande à l’Etat d’assumer sa responsabilité face à la montée en puissance massive de cette immigration."
Plus de 1200 mineurs étrangers pris en charge
Le département des Alpes-Maritimes fait face, depuis plusieurs mois, a un nombre inhabituellement élevé d'arrivée de migrants, notamment mineurs. La semaine dernière, la préfecture des Alpes-Maritimes a, sur demande du Département, réquisitionné ce lieu pour héberger en urgence des migrants.
Depuis le début de l’année 2023, 1.202 mineurs non accompagnés ont été pris en charge par les services du Conseil départemental, dont 110 pour la semaine du 7 au 13 avril précise la préfecture des Alpes-Maritimes.
Le projet de loi sur l'immigration ne serait finalement pas présenté dans l'immédiat : "aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter [le projet de loi sur l’immigration] Nous allons continuer les échanges pour trouver un chemin autour du projet de loi. Et si nous ne trouvons pas un accord global, nous présenterons un texte à l'automne avec comme seule boussole l'efficacité".