L'ancien administrateur des biens de la Couronne à Monaco, Claude Palmero, qui distille des accusations dans la presse depuis son limogeage l'an dernier, a été entendu ce mercredi à la suite d'une plainte de la famille princière.
Claude Palmero a été entendu ce mercredi 11 septembre à la suite d'une plainte de la famille princière,
a appris l'AFP de source judiciaire. L'interrogatoire a eu lieu sous le régime de la garde à vue, qui a été levée en tout début d'après-midi, ont précisé à l'AFP le procureur général de Monaco, Stéphane Thibault, et l'avocate de M. Palmero, Me Marie-Alix Canu-Bernard.
Son conseil a fait une mise au point dans un communiqué :
Si Monsieur Claude Palmero a effectivement été entendu ce matin, cela ne concerne en rien un quelconque soupçon de corruption, tel que l’affirme mensongèrement Le Parisien. Il n’y a eu aucune suite car rien n’a été relevé contre l’ancien grand argentier du Palais.
Maître Marie-Alix Canu-Bernard, avocate de Monsieur Claude PalmeroPar communiqué de presse.
Il s'est déroulé dans le cadre d'un dossier d'instruction ouvert dans la principauté après une plainte en avril du prince Albert II et de ses soeurs pour violation du secret professionnel, atteinte à la vie privée et familiale et recel, "visant notamment des déclarations faites par l'intéressé dans la presse", a expliqué M. Thibault.
Claude Palmero n'a pas été présenté à un juge et les trois juges d'instruction co-saisis du dossier "apprécieront la suite à donner", a-t-il ajouté.
Guerre judiciaire est en cours à Monaco
Une guerre judiciaire est en cours à Monaco et à Paris entre Albert II et M. Palmero, qui a été l'homme de confiance du prince pendant deux décennies mais a été limogé en juin 2023 à la suite du scandale dit des "dossiers du Rocher", du nom d'un site internet anonyme dénonçant une supposée collusion entre M. Palmero et plusieurs anciens proches du Prince.
L'éviction de M. Palmero avait été interprétée comme une victoire du magnat local de l'immobilier, Patrice Pastor, auquel l'ancien administrateur des biens voulait s'opposer. Il y a un an, la famille princière avait déposé une première plainte contre son ancien comptable, avec des accusations allant de l'abus de confiance au vol de documents en passant par l'établissement de supposées fausses factures et de possibles détournements.
L'intéressé nie en bloc et a lui-même déposé plainte contre la famille princière pour abus de faiblesse, tentative d'extorsion et vol.
Parallèlement, il a distillé des accusations et transmis des documents à plusieurs médias, dont le quotidien français Le Monde, qui a publié en janvier une série d'articles sur les dépenses de la famille Grimaldi (article payant) et sur la gestion de sa fortune. Ces déclarations lui ont valu la deuxième plainte déposée
en avril.