Des associations et ONG réclament l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et des mesures concrètes. Elles sont rassemblées pour le dire, ce mercredi, à Calais, Dunkerque, Hendaye, Briançon et Menton.
Réception des demandes d'asile, prise en charge sanitaire, protection des mineurs isolés, les droits fondamentaux des migrants sont-ils respectés aux frontières françaises ? A l’évidence non pour les associations d’aide aux migrants.
explique Isabelle Cherbuy, de Médecins du monde.Lorsque les gens sont enfermés dans des « Algécos », ils se retrouvent dans des conditions d’hygiène épouvantables. Ils n’ont même pas de quoi boire. On leur confisque tout : leurs papiers, leurs affaires même quand il y a des médicaments à l’intérieur. Par exemple, on a vu des diabétiques à qui on confisquait leur insuline. C’est inadmissible.
Pour faire la lumière sur cette question polémique, Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières France et le Secours Catholique-Caritas France demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire et sont aujourd'hui rassemblées pour le dire à Calais, Dunkerque, Hendaye, Briançon et Menton.
Nous dénonçons l’impossibilité de déposer une demande d’asile à la frontière. La fait qu’il y ait des refoulements sans présence d’interprètes, sans examens approfondis et personnalisés de situations des personnes. Les refoulements de mineurs qui normalement doivent être pris en charge par l’Etat français dès qu’ils ont posé un pied en France.
insiste de son côté Christine Poupon, d'Amnesty International Nice. Amnesty qui dès 2018 avait rendu un rapport "précis des violations de la France à l’encontre des réfugiés qui franchissent la frontière franco-italienne".
Aujourd’hui, associations et ONG interpellent les élus de la République pour leur demander d’ouvrir une enquête parlementaire et de faire des propositions "pour que le droit soit respecté aux frontières".
Lydie Arbegast, de l'asociation La Cimade :
On demande aujourd’hui l’ouverture d’une enquête parlementaire parceque nous sommes mobilisés aux frontières depuis plusieurs années maintenant. Et que malgré toutes nos recommandations et les recours juridiques que nous avons pu faire ainsi que les décisions administratives qui constataient les violations des droits, les autorités restent sourdes à nos constats dramatiques et alarmants.
#DroitsAuxFrontières. Nous demandons une commission d’enquête parlementaire pour le respect des droits des personnes exilées à nos frontières @amnestyfrance @lacimade @MdM_France @MSF_france @caritasfrance https://t.co/doqRnFsBjI
— amnestypresse (@amnestypresse) December 4, 2019
En 2018, à Menton, 24 000 exilés se sont vus interdire l'entrée sur le territoire français.