Monaco: épilogue de bonheur familial pour un couple princier poursuivi par la rumeur

La naissance de deux bébés princiers, symbole d'un couple en harmonie, permet enfin à la principauté de couper court aux rumeurs de mésentente qui ont poursuivi Albert II de Monaco et la princesse Charlène pendant trois ans.

Le mariage entre le prince Albert de Monaco et sa fiancée sud-africaine Charlene Wittstock, en juillet 2011, avait été précédé par une sérieuse querelle au sein du couple faisant planer le doute sur leur union, de l'aveu même de sources proches de l'organisation des noces. La presse du monde entier s'était penchée sur ce couac, se faisant l'écho d'une rumeur sur une tentative de départ de Charlène à l'aéroport, ce qui avait dopé la médiatisation de l'événement.

Presse à l'affût

Pendant trois ans, les déplacements officiels en solo d'Albert et de Charlène ont été comptabilisés, l'humeur de la princesse scrutée à la loupe, par une presse des célébrités à l'affût. Le Palais, chargé de contrôler l'image du couple, a plus que jamais accordé des exclusivités ciblées à des photographes et publications relatant une vie lisse de conte de fées sur le Rocher. Attirant d'autant plus les paparazzi, en quête d'angles de vue moins avantageux.

Dans ce contexte miné, l'annonce fin mai de l'heureux événement a sonné la revanche du couple face aux médisances. Pour la première fois depuis leur mariage, les époux ont offert aux Monégasques deux longs baisers au balcon du Palais lors de la fête nationale monégasque, le 19 novembre dernier.

Un mariage tardif

C'est leur amour commun du sport qui avait favorisé la rencontre d'Albert de Monaco (né le 14 mars 1958) et Charlene Wittstock (qui a vu le jour le 25 janvier 1978). Née en Rhodésie (l'actuel Zimbabwe) dans une famille de la classe moyenne, Charlene apprend à nager à trois ans. Lorsqu'elle en a dix, ses parents s'installent dans la banlieue de Johannesbourg en Afrique du Sud, pays dont elle prendra la nationalité.

Nageuse engagée aux Jeux Olympiques de Sidney, Charlene participe en 2000 au meeting international de Monaco. Albert préside la compétition. Membre de l'équipe de Monaco de bobsleigh, au sein de laquelle il a participé à cinq JO, ce sportif repère la grande et blonde jeune femme, qui a remporté le meeting, qu'il invite à dîner et qu'il séduit par son naturel, dira-t-elle.

Fiançailles en 2010

Mais leur idylle met longtemps à éclore. Le couple vit sa vie et ne se retrouvera que cinq ans plus tard, lorsque Charlene lui écrit après le décès de Rainier III. Ils se fianceront en juin 2010. Charlene se transforme peu à peu pour devenir "princesse Charlène" (son prénom est francisé lorsqu'elle se marie). Elle abandonne sa coupe au carré et ses queues de cheval, troque ses tenues décontractées pour des toilettes ajustées de créateurs, adopte un sourire plus retenu pour les événements mondains.

Image de papier glaçé très maîtrisée

Une image de papier glacé très maîtrisée qui peine toutefois à séduire les Monégasques, d'autant que la belle tarde à parler le français (langue officielle) et participe à sa guise aux rendez-vous publics du prince. La jeune femme indépendante trouve sa voie en créant la Fondation Princesse Charlène de Monaco, qui lutte notamment contre la noyade à travers des projets pédagogiques pour enfants.

Souverain déjà père

Le mariage du quinquagénaire réservé et gêné depuis l'enfance par un léger bégaiement, célibataire épris de liberté à qui on a prêté de nombreuses liaisons, avait ravi les Monégasques. Le souverain était déjà père d'une fille et d'un garçon, nés de liaisons hors mariage, qui ne pouvaient toutefois pas lui succéder. Deuxième enfant de Rainier et de l'actrice américaine Grace Kelly, Albert est devenu souverain de la principauté en 2005. Il s'attache à donner l'image d'un responsable posé, moderne et souriant, plus accessible que l'autoritaire Rainier.

Passionné par la défense de l'environnement, il s'emploie aussi à combattre, dit-il, "les clichés" d'une principauté se réduisant à un havre fiscal, un palais, des casinos et un tourisme de luxe. Le souverain n'a de cesse de mettre en avant l'activité économique et culturelle du Rocher.

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