Confrontées à un afflux exceptionnel de migrants illégaux, les Alpes-Maritimes ont renforcé les reconduites en Italie, en procédant à plus d'interpellations dans le rayon habituel des 20 km de la frontière franco-italienne, mais aussi désormais dans les gares internationales de Nice et de Cannes.
"On voit ce qui se passe quand un nombre important de personnes en situation irrégulière se retrouvent par exemple à Paris ou à Calais", a indiqué vendredi à l'AFP le préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat."J'ai le devoir de faire appliquer la règle du jeu au sein de l'Union. Les personnes en situation irrégulière doivent être réadmises dans le pays d'où elles viennent, en l'occurrence l'Italie", a-t-il insisté.
Selon lui, la "pression migratoire" à la frontière franco-italienne connaît "depuis quelques jours" un pic supérieur aux semaines records de 2014.
Durant les sept derniers jours, 1.439 étrangers ont été interpellés par les forces de l'ordre françaises dans les Alpes-Maritimes. Parmi eux, 1.097 ont été réadmis en Italie. La police aux frontières n'est pas en mesure de savoir combien de migrants clandestins retentent immédiatement leur chance après avoir été refoulés en Italie, car la plupart sont dépourvus de documents d'identité.
Jusqu'à récemment, ceux parvenant à s'éloigner d'un rayon de 20 km de la frontière étaient rarement inquiétés par la police lorsqu'ils montaient dans les TGV au départ de Nice. Le changement de pratiques dans cette gare internationale remonte au 11 mai, indique le préfet.
"Nous mettons en place des contrôles appropriés, conformément à ce que permet le droit", commente M. Colrat, soucieux aussi de démanteler des filières de passeurs qui profitent de la vulnérabilité des migrants.
"L'instruction que je donne est de ne pas laisser des personnes en situation irrégulière rester sur notre sol, dès lors qu'elle viennent d'Italie", précise le préfet. "Je ne peux pas accepter d'admettre une errance, d'envoyer à l'aventure des étrangers en situation irrégulière, avec la conviction que se poseront, dans notre département ou ailleurs, des problèmes d'ordre public".
Ce vendredi deux fourgonnettes d'un escadron de gendarmerie étaient stationnées devant la gare principale de Nice. Une vingtaine de clandestins
interpellés tôt vendredi en gare de Nice ont été refoulés en Italie. (Avec AFP)
REPORTAGE: V.VARIN, B.PERSIA, E.FELIX, F.TISSEAUX
durée de la vidéo : 00h01mn47s
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Aldolphe Colrat: préfet des Alpes-Maritimes