Radar "cash machine" de Vintimille : des automobilistes envisagent un recours collectif

Les suites du radar "cash machine" de Vintimille, cet appareil non homologué qui a flashé en quelques mois des dizaines de milliers d'automobilistes. Alors que la justice italienne a invalidé plusieurs contraventions, une centaine de personnes s'est réunie pour organiser la suite judiciaire.

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Ce samedi-là, ils étaient une centaine de personnes à avoir répondu présents. Tout ont un point commun : ils ont reçu une (souvent plusieurs) contravention(s) en sortant de Vintimille (Italie), sur la route qui relie Menton (Alpes-Maritimes) à la vallée de la Roya.

Dans cette salle de la commune de Breil-sur-Roya, l'avocat italien Marco Mazzola avait organisé une réunion (en italien et en français) pour faire le point sur le radar de Porra, les contraventions annulées par la justice et les autres recours possibles.

"Harcèlement"

Pierre et Gabrielle Guerby habitent Saint-Dalmas-de-Tende. Depuis la mise en service de ce radar en juillet 2023, ils ont reçu 25 contraventions. Ils ont réglé les premières, puis ont obtenu gain de cause en justice pour les autres.

Car, depuis fin mai, le juge de paix de Sanremo a annulé plusieurs de ces verbalisations, pointant deux manquements : le radar n'est pas homologué et l'arrêté préfectoral autorisant l'installation du radar n'est pas mentionné sur le procès-verbal.

Pour autant, Pierre et Gabrielle Guerby continuent de recevoir des lettres d’un cabinet de recouvrement pour régler les amendes...annulées par le tribunal.

Il faut peut-être aller plus loin et porter plainte pour harcèlement auprès de la mairie de Vintimille, parce que cela devient un véritable harcèlement !

Pierre Guerby, habitant de Saint-Dalmas-de-Tende

à France 3 Côte d'Azur

"Ça a été jugé, mais on vous envoie une lettre disant que je dois payer. Ça va à l'encontre du jugement !", poursuit Pierre Guerby.

Y aura-t-il un recours au pénal ?

René Grosso, lui, habite de Breil-sur-Roya. Son épouse se rend trois fois par semaine en Italie et a été verbalisée de nombreuses fois. Ils ont réglé leurs contraventions, ce qui équivaut, pour la justice, à reconnaitre leurs torts.

Au risque de se faire réquisitionner le véhicule, on a préféré payer les PV. On en est à plusieurs milliers d'euros. On est venu pour savoir si, malgré le paiement, il existe un recours.

René Grosso, habitant de Breil-sur-Roya

à France 3 Côte d'Azur

Pour défendre individuellement chacune des personnes présentes, Maître Marco Mazzola tente de répondre à leurs questions. Ceux qui ont payé les contraventions n’ont aujourd’hui plus que deux possibilités.

"Pour ceux qui ont payé, nous allons voir avec la loi italienne pour effectuer un recours collectif", explique l'avocat italien.

Une action au pénal est-elle envisageable ? Sur ce point, Marco Mazzola répond : "c'est une des possibilités".

"Machine à cash"

Mis en service en catimini durant l'été 2023, le radar est situé à Porra, un hameau au nord de Vintimille, et a beaucoup fait parler de lui en fin d'année dernière. Positionné à la sortie du village, dans une ligne droite sans trottoir, il sanctionne tout excès de vitesse supérieur à 50km/h. Conséquence : durant les six premiers mois de fonctionnement, il a flashé près de 40.000 fois.

À l'époque, élus et habitants étaient montés au créneau, pointant une zone non-accidentogène, l'absence de flash et la réception des contraventions plusieurs mois après, supprimant tout effet pédagogique qu'un tel radar doit avoir.

La mairie de Vintimille ne compte pas enlever ce radar, que certains ont renommé "machine à cash", qui n’est toujours pas homologué. Elle a proposé d’augmenter la vitesse à 70km/h, ce qui a été refusé par l’Anas, l'agence publique de gestion de la route.

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