Dans un rapport publié le vendredi 15 juin, l'ONG Oxfam accuse la police française de maltraiter les enfants migrants qui arrivent à la frontière franco-italienne. Les forces de l'ordre agiraient "au mépris des lois françaises et européennes".
Nouveau rapport, même conclusions. Début juin, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté avait épinglé la prise en charge des migrants à Menton. Quelques semaines plus tard l'ONG Oxfam alerte elle aussi sur la prise en charge des migrants mineurs à la frontière franco-italienne.
Le rapport raconte comment des enfants de 12 ans sont maltraités, détenus et renvoyés illégalement en Italie par la police des frontières française.
"La police française ne respecte pas le droit international. Railleries et maltraitance sont monnaie courante. Certains enfants ont vu leurs semelles de chaussures découpées avant d'être renvoyés en Italie", rapporte Chiara Romagno, responsable du programme OpenEurope d'Oxfam à Vintimille.
Parfois, ces jeunes voient la police française changer leur date de naissance pour faire croire qu'ils sont plus vieux que leur âge réel. Ou remplir les papiers de "refus d'entrée" en écrivant comme si l'enfant lui-même l'avait fait "je veux partir dès que possible", "comme si être renvoyé était son choix", fustige l'ONG.
"Certains ont eu la carte SIM de leur téléphone confisquée, perdant toutes leurs données et ne pouvant appeler leurs parents".
D'après Oxfam, près de 16.500 réfugiés sont bloqués près de Vintimille en Italie, à 7 kilomètres de la frontière française. Un quart de ces demandeurs d'asile sont des enfants, principalement en provenance du Soudan, de l'Erythrée et de l'Afghanistan. La majorité de ces mineurs seraient âgés de 15 à 17 ans, mais certains seraient bien plus jeunes.