Un an après le scandale des Ehpad Orpea, un nouveau cas de maltraitance a été découvert dans un établissement du groupe, situé à Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes. Les proches du résident ont décidé de porter plainte.
Une petite sortie au soleil, un plaisir très apprécié par Jean Ipert. Aujourd'hui il a changé d'établissement mais le nonagénaire est resté enfermé jour et nuit dans son ancien Ehpad de Roquebrune Cap Martin dans les Alpes-Maritimes.
" Mon papa. Sous les oliviers", lui murmure sa fille en lui caressant le visage tendrement, comme pour le soulager après les épreuves que son père a traversées, comme le montre le reportage ce France 3 Côte d'Azur ci-dessus.
Une descente aux enfers
Pas de sortie et des chutes à répétition sans que sa famille n’en soit informée. C'est le début d’une descente aux enfers pour Jean Ipert.
Ensuite, ça a été les dents, on n'a pas compris la perte des dents. L’administration d’antidépresseurs, qu’on a découverts. Toutes ces choses et puis la perte de poids… quand on le retrouvait, on ne le retrouvait pas.
Caroline Zambrano, petite-fille de Jean Ipert.
Des images filmées en caméra cachées vont révéler l’ampleur de la maltraitance. Elles ont été installées par une équipe de l'émission Zone Interdite de M6 et à la demande de la famille.
On y découvre des pratiques choquantes de la part du personnel. On peut y voir une employée de la maison de retraite menacer le vieil homme.
Tu ne me touches pas, sinon je te coupes les doigts.
Une employée filmée en caméra cachée
Catherine Ipert, la fille de Jean Ipert, soupire : " C’est glacial, et puis la colère monte et la peine, la tristesse de voir que l’on peut agir de cette manière avec quelqu’un qui est fragile, sans défense".
Des sanctions disciplinaires
Ces comportements ont été sanctionnés par des mesures disciplinaires, selon Anthony Zito, responsable de cet Ehpad du groupe privé Orpea.
" Ces comportements, que nous dénonçons fermement, ne reflètent en rien la façon dont l’équipe composée de 62 collaborateurs exerce son métier au quotidien" affirme-t-il dans un communiqué.
En payant près de 4000 euros par mois, sa famille pensait lui avoir choisi un havre de paix. Jean Ipert a fini par être transféré dans un Ehpad associatif de Menton, deux fois moins coûteux.
" Effectivement, il n’avait plus que la peau sur les os quand je l’ai vu arriver. Maintenant ça va beaucoup mieux, la preuve, il reparle à nouveau" affirme Laurent Maitre, directeur Ehpad La maison russe.
Retrouver la douceur de la vie
"Tu es bien ? Tu es heureux ici ?" demande sa fille, "oui" répond Jean Ipert dans la foulée.
"On sait qu’il ne retrouvera pas ses 30 ans mais au moins qu’il retrouve la douceur de la vie. C’est ce qu’il y a de plus important" tient à dire Catherine Ipert.
Elle a décidé de porter plainte pour son père et pour tous les résidents maltraités dont les proches ignorent encore le triste sort.