Protection animale, respect et considération, tous les partis s'emparent de la thématique des animaux dans ces élections municipales 2020, avec plus ou moins de succès. Mesures, charte éthique, chacun sa stratégie pour parler à nos amis les bêtes et surtout à leurs maitres.
Parti animaliste
Le parti animaliste est considéré comme un « petit parti » et ne participe généralement pas aux grands débats politiques. Pourtant c’est bien lui qui a créé la surprise aux élections européennes. Il a obtenu 2,17% des voies c’est presque autant que certains partis plus classique comme le Parti Communiste Français (2,49%) ou l’UDI (2,5%). A Antibes Hélène Thouy a même remporté 2,77% des suffrages et se place ainsi 8ème. (Pour ce faire une idée, à Antibes, 30 "petites listes" se partagent 24% des voix en totalisant de 0,03% des voix à 4,02%)
72% des français estiment "important" que les candidats aux municipales s’engagent sur des mesures concrètes en matière de protection animale
A la demande de l'association L214, IFOP a réalisé un sondage sur la prise en compte de la cause animale dans les politiques municipales. 72 % des Français trouvent important que les candidats aux élections municipales de mars 2020 s'engagent sur des mesures concrètes en matière de protection animale. Dans le détail, quelque soit la sensibilité politique, les sondés sont pour des mesures concrètes. A noter que les sympatisants de la République en Marche sont les moins sensibles avec 63% dans la catégorie "important" contre 82% chez Europe Ecologie les Verts.
Dans leur programme, entre autre :
- Apporter une aide financière et matérielle aux associations de protection animale.
- N’accorder aucune subvention aux activités génératrices de souffrances pour les animaux.
- Stériliser les chats errants et créer des espaces de vie pour les chats libres.
- Émettre des voeux municipaux contre les cirques avec animaux et les delphinariums.
- Faciliter l’admission des animaux de compagnie dans les EHPAD et les foyers.
- Permettre aux chiens d’exprimer leurs comportements naturels (ex. : caniparcs, accès à certaines plages).
Pour Bérengère Humbert, tête de liste du parti animaliste à Antibes c'est une bonne chose que les candidats s'emparent de ce thème, reste à ce qu'ils appliquent réellement les mesures.
Nous voulions une liste autonome pour ne pas être la "caution animale" des partis et ne servir qu'à les faire élire. Bérengère Humbert
Concernant Antibes, la liste souhaite faire de la ville "un modèle en terme de bien vivre ensemble " en trouvant un équilibre. Selon elle, ça passe par des choses simples et concrètes comme une cellule (type "allo maltraitance animale") efficace au sein de la mairie et la formation de policiers municipaux.
L'un des combats prioritaires, c'est de réfléchir à l'après Marineland. Selon elle, la fin du parc marin est proche car "les gens n'en veulent plus" il faut donc réfléchir à comment conserver les emplois et le tourisme, mais arrêter la captivité et le spectacle. Elle propose ainsi de faire un sanctuaire pour que les animaux finissent leurs jours "en paix" et d'imaginer un parc virtuel avec des hollogrames.
Loïc Dombreval
Le député la République en Marche des Alpes-Maritimes Loïc Dombreval, ancien maire de Vence et ancien vétérinaire ne se présente pas aux élections municipales 2020 mais il veut défendre son « pacte pour améliorer le rapport homme/animal »Le député préside un groupe d’étude à l’Assemblée Nationale sur la condition animale. Il décrit ce travail collectif comme le recensement des meilleures pratiques déjà mises en place ailleurs et veut inciter les candidats à "s'approprier ces mesures"
En 2018 avec 11 autres députés, il signait une tribune pour demander une réflexion interministérielle sur la condition animale.
Vingt mesures donc pour faire cohabiter l’homme et l’animal « de manière harmonieuse » divisées en trois axes :Les abandons d’animaux de compagnie sont encore beaucoup trop fréquents dans notre pays. Plusieurs questions se posent également sur les pratiques de sélection, la lutte contre les mauvais traitements, la détention et la fin de vie des équidés. Edouard Philippe le 20 décembre 2019.
- Maitrise durable des populations d’animaux susceptibles d’entraîner des dommages
- Par exemple ramasser les poubelles le soir et non le matin pour éviter la prolifération des rats.
- Gestion des animaux sauvages et soutien de la biodiversité urbaine.
- Interdiction des cirques et manèges à poney
- Accueil et accompagnement des animaux de compagnie
- Mettre en place une permanence municipale téléphonique et/ou physique « anti-maltraitance animale ».
Philippe Vardon
Il n'est pas rare de voir sur les réseaux sociaux les candidats poser avec des animaux comme Philippe Vardon (candidat Rassemblement National soutenu par la Droite Populaire) aux côtés de propriétaires canins. Le candidat propose la création d'un espace canin dans le jardin Sosno ainsi que la création d'un poste d'élu délégué à la protection animale.
A Nice les espaces dédiés aux chiens sont très restreints, en terme de plage seule la Lanterne à côté de l'aéroport accepte les animaux. Selon la Société de Défense des Animaux implantée à Nice depuis 1927, il y a du chemin à faire concernant les animaux et les hommes, quelques points positifs:
En revanche il manque cruellement de moyen concernant la maltraitance animale selon elle.Depuis deux ans la mairie s'occupe de stériliser les chats errants. Julie Boyon, responsable du refuge.
A Nice, une cellule "maltaitance animale" a été ouverte au sein de la maison des victimes rue Gubernatis, or lorsqu'on appelle le numéro, personne ne peut nous répondre car les associations bénévoles ne sont plus présentes depuis plus d'un an.La police est débordée, ils n'ont pas les moyens de répondre et nous nous n'avons pas de pouvoir pour intervenir. Explique-t-elle
Enfin l'association SDA, demande elle aussi l'interdiction des cirques à animaux sauvages. Plusieurs communes en Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont déjà pris un arrêté municipal concernant cette interdiction. Nous vous en donnions la liste dans un article.
Certaines communes comme Vence ont été poursuivies pour leur décision. Le 8 avril 2019, la cour administrative d’appel de Marseille a condamné Vence à régler la somme de 1.000 euros à la fédération des cirques de tradition et propriétaires d’animaux de spectacle.