Le procès du joueur de l'OGC Nice s'est déroulé ce lundi 18 décembre au tribunal correctionnel de Nice. La décision a été mise en délibéré.
10 mois de prison avec sursis, 45 000 euros d'amende et une diffusion de la condamnation sur son compte Instagram. Voilà ce que le parquet a requis contre Youcef Atal. La décision a été mise en délibéré pour le 3 janvier 2024.
Ce lundi 18 décembre, le footballeur de l'OGC Nice, âgé de 27 ans, était jugé au tribunal correctionnel de Nice pour "provocation à la haine à raison de la religion". Il a été mis en cause après avoir partagé une vidéo sur Instagram dans laquelle un prédicateur tenait des propos antisémites. La vidéo avait été publiée quelques jours après l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2023.
Dans l'extrait que l'AFP a pu visionner, le prédicateur, Mahmoud Al Hasanat, ému aux larmes, évoque le sort des enfants de Gaza. Puis, dans un dernier extrait, il appelle Dieu à envoyer "un jour noir sur les juifs" et à "accompagner la main" des habitants de Gaza s'ils "jettent la pierre", selon le parquet.
"J’ai partagé (la vidéo) parce que je pensais que c’était un message de paix, je regrette de ne pas avoir regardé jusqu’à la fin", a plaidé Youcef Atal lors de l'audience.
Nicolas Benouaiche, avocat représentant l'Organisation Juive Européenne (OJE), réfute cette excuse. Il commente à la sortie de l'audience : "Il n'y a pas de message de paix. À aucun moment, on ne retrouve de message de paix dans cette vidéo. Ce message ne contient que de la haine qui se conclut par un appel à un jour noir contre les juifs. On ne peut pas faire plus clair, c'est de l'appel à la haine, à la violence, à la destruction d'une communauté de personnes qui sont les juifs du monde entier."
La publication a rapidement été supprimée du compte de Youcef Atal, qui compte environ 3,2 millions d'abonnés.
Youcef Atal avait présenté ses excuses : "Je tiens à clarifier mon point de vue sans aucune ambiguïté. Je condamne fermement toute forme de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes. Jamais je ne soutiendrai un message de haine. La paix est un idéal auquel je crois fermement."
Exclu de l'OGC Nice à cause de cette affaire
Après sa publication, le joueur algérien avait été placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 80 000 euros. Il avait interdiction de quitter le territoire national sauf pour des motifs liés à son activité de footballeur professionnel.
La Licra (Ligue Internationale contre le racisme et l'antisémitisme), l'Organisation Juive Européenne et l'Observatoire juif de France s'étaient portés partie civile dans ce procès.
Le club de Nice a suspendu son joueur dès le début de l'affaire, "compte tenu de la nature de la publication partagée et de sa gravité" et "jusqu'à nouvel ordre".
La Ligue de football professionnel a ensuite formalisé cette sanction en l'excluant pour sept matchs, soit jusqu'à la trêve hivernale du 20 décembre. Pourra-t-il retrouver les terrains de football ? Rien n'est moins sûr.