8e journée mondiale pour le don de moelle osseuse : le registre doit rajeunir, se masculiniser et être ethniquement plus diversifié

L'Agence de la biomédecine espère rassembler plus de donneurs masculins, très recherchés par les médecins et qui se font plus rares dans le registre national des donneurs volontaires. Elle entend également combler un manque de diversité ethnique qui réduit les chances de guérison d'une part des patients.

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"Plus de jeunes, d’hommes et de diversité". En cette journée mondiale du don de moelle osseuse, l’Agence de la biomédecine espère être entendue. Chaque année, elle a pour objectif d’inscrire 20 000 nouvelles personnes au registre français de donneurs de moelle osseuse. Depuis le début de sa campagne de sensibilisation lancée en avril, l’agence a su mobiliser 18 130 nouveaux inscrits, élevant ainsi le nombre de donneurs à 351 329 personnes, depuis la création du registre.

Problème : bien que le nombre d’inscrits soit encourageant, le manque de diversité des donneurs volontaires nuit à la qualité du registre. Car pour qu’un patient puisse bénéficier d’un don de moelle osseuse, il faut réussir à trouver un donneur qui soit génétiquement compatible. "Le souci étant qu’on manque de profils de types africains ou encore asiatiques pour pouvoir greffer des patients de ces origines", nous explique un membre de l’Agence de la biomédecine.

Des chiffres encourageants pour la région

"Au niveau de la diversité ethnique, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est un bon élève. On enregistre beaucoup de donneurs qui possèdent une diversité génétique et qui sont issus de différents brassages", détaille Irène Allione, présidente de l’association France Adot 06 qui œuvre pour sensibiliser au don d'organes et de tissus humains dans la région.

Mais un autre problème se pose : le registre compte une part plus importante de donneuses que de donneurs, qui sont pourtant majoritairement prélevés. En France, le registre national compte 36% d’hommes. À Marseille et à Nice, ils représentent respectivement 24% et 29% des donneurs inscrits.

"Si les médecins privilégient les donneurs masculins, c’est parce qu’ils sont dépourvus d’anticorps produit par une femme lorsqu’elle déclenche une grossesse, et qui après restent dans ses cellules", résume l’Agence de la biomédecine. Ainsi, les spécialistes réduisent les risques immunologiques liés à la greffe.

 Plus de jeunes, moins d’idées reçues

Au-delà de cette diversification génétique, le registre aurait besoin de rassembler plus de jeunes donneurs. Il est possible de devenir donneur volontaire dès l’âge de 18 ans, et cela, jusqu’à 35 ans. Une fois inscrit, le don de moelle osseuse est autorisé jusqu’à 60 ans.

Face à cette contrainte, les jeunes donneurs possèdent un double atout : ils possèdent des cellules très actives qui favorisent la prise de greffe et ils restent inscrits bien plus longtemps sur la liste de donneurs qui attendent en moyenne huit ans avant d’être appelés pour effectuer un prélèvement. 

"On fait de cette journée mondiale un temps fort" avoue l’Agence de la biomédecine. "On insiste sur la solidarité internationale de ce don, puisque les 73 registres mondiaux sont interdépendants. Un donneur peut sauver la vie de quelqu’un qui se trouve à l’autre bout du monde".

Pour Irène Allione, de l’association France Adot 06, il est important de balayer les tabous et de sensibiliser la jeune population à ce propos. "Quand on parle de don de moelle osseuse, les gens pensent à la moelle épinière. Il faut se débarrasser des idées reçues et expliquer que de donner un peu de sa moelle osseuse c’est pas compliqué et c’est essentiel".

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