Après plusieurs agressions de la part de détenus, les surveillants de la maison d'arrêt de Nice ont bloqué l'accès à la prison, dans la matinée de ce lundi 13 décembre.
Dès 6h30, ils étaient une quarantaine, ce lundi 13 décembre à bloquer l'accès à la maison d'arrêt de Nice, à l'appel des syndicats UFAP Unsa Justice, CFTC et FO.
Parmi eux, de nombreux surveillants pénitenciers. Ils veulent alerter leur hiérarchie régionale et nationale "sur les difficultés d’exercer leur métier en toute sérénité", suite aux agressions de leurs collègues, expliquent les syndicats dans un communiqué.
La semaine passée, deux agents se sont fait cracher dessus.
Mais, "la goutte d'eau qui fait déborder le vase", estime le délégué de l'UFAP UNSA justice Nordine Souab, c'est l'agression de trois surveillants, vendredi 10 décembre. Ils ont reçu plusieurs coups de poings et de tête de la part d'un détenu et ont dû être emmenés à l'hôpital.
Des conditions de travail difficiles dans "cette vieille structure"
Nordine Souab l'assure : "Les détenus qui sont incarcérés dans une prison saine se comportent beaucoup mieux." Car, ce que dénoncent les surveillants, c'est aussi la vétusté de la maison d'arrêt de Nice.
Dans cette vieille structure, il y a un risque [de se faire agresser] dès qu'on ouvre la porte.
Nordine Souab, délégué UFAP UNSA justice
La maison d'arrêt de Nice a été mise en service en 1887, indique le site internet du ministère de la Justice.
Selon l'Observatoire international des prisons, la densité carcérale des quartiers pour homme est de 157 %. Si le nombre de cellules est de 222, la capacité opérationnelle au 1er janvier 2021 est de 276 places. Même si ces chiffres baissent, la situation y reste difficile.
"Il n'y a pas eu de travaux de réhabilitation depuis très longtemps", continue Nordine Souab. "Dans les prisons plus récentes, les douches sont dans les cellules. Mais, à Nice, ce sont les surveillants qui doivent doucher les détenus". Résultat : "On a plus de contact avec eux, on est plus exposés".
En 2021, cela devient compliqué de venir bosser dans une maison d'arrêt qui date de 1800 et quelques.
Nordine Souab, délégué UFAP UNSA justice
"Dans une ville comme Nice, investir dans une maison d'arrêt décente et rénovée serait une plus-value considérable", insiste Nordine Souab. "Il y aurait enfin un établissement qui fonctionne bien."
Cela fait des dizaines d'année que la construction d'une nouvelle maison d'arrêt à Nice est sur le tapis, mais les discussions patinent.