Le week-end avant les faits, la victime avait signalé à la police son conjoint pour agression sexuelle. L'homme avait été placé en garde-à-vue et remis en liberté.
La victime s'appelle Johanna, elle est une jeune mère de famille de 32 ans. Lundi matin, elle a été hospitalisée en urgence à Nice (Alpes-Maritimes) pour des blessures graves au cou et au visage. Selon ses proches, c'est l'un de ses trois enfants, âgé de 5 ans, qui a donné l'alerte.
"Johanna a été poignardée et étranglée dans son sommeil, devant ses enfants. […] Johanna a subi plusieurs interventions chirurgicales", expliquent-ils à Franceinfo:. Elle a subi plusieurs opérations chirurgicales.
L'auteur présumé, son mari âgé de 40 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire pour tentative de meurtre sur conjoint.
Une enquête préliminaire est en cours, menée par la Sûreté départementale de la DDSP06. "La nature de l'arme n'a pas encore été déterminée.", précise le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme.
En GAV quelques heures avant
L'homme avait déjà eu affaire aux policiers quelques heures auparavant. Le week-end précédent les faits, sa femme avait fait un signalement pour agression sexuelle. Il était ressorti libre après avoir passé la journée de dimanche en garde-à-vue. Il n'y avait "pas d'éléments probants pour poursuivre la personne", indique le procureur de la République.
La famille de la victime a ouvert une cagnotte en ligne pour aider à financer les frais médicaux et trouver un nouvel appartement.
Commission d'enquête
Mercredi, la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF) a publié sur Internet une lettre ouverte au président de la République et à ses ministres de l'Intérieur et de la Justice.
Nous demandons qu'une commission d'enquête puisse être ouverte auprès de l'Inspection générale de la Justice et de l'Inspection générale de la police nationale afin d'établir d'éventuels manquements et/ou responsabilités qui auraient pu conduire à ce drame.
Fédération Nationale des Victimes de FéminicidesLettre ouverte
L'association estime que "Johanna n'a pas bénéficié des dispositifs existants pour la protéger, cela au péril de sa vie et de celle de ses trois enfants".
Antécédents judiciaires
Le couple était connu pour s'accuser l'un-l'autre de violences conjugales. Par le passé, trois procédures avaient été déclenchées. En 2020, le conjoint avait suivi à ses frais un stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple. Il s'agit d'une peine alternative à un procès, pour les auteurs de violences les moins graves.
Nouveau signalement en 2021 contre monsieur, mais qui ne donnera pas lieu à des poursuites. En 2021 également, c'est cette fois elle qui a suivi ce même stage.