La Haute-Saône est le seul département de Bourgogne - Franche-Comté à proposer ce type de stages. D'une durée de deux jours, et payants, ils ont pour objectif de confronter les hommes à la gravité de leurs actes.
Pendant deux jours, ils vont se livrer. Expliquer ce qui les a poussé à insulter, bousculer, gifler, menacer de mort parfois leur épouse ou leur compagne. Deux jours pour casser la spirale.
Un homme qui a commis des violences témoigne : « Une fois que c'est parti, on peut pas s'arrêter. Je m'en rends compte maintenant. Ca aurait pu très mal se terminer. Je regrette vraiment ce que j'ai fait. Je préfère être ici que deux jours que six mois en prison. »
Psychologues, travailleurs sociaux, magistrats... Les intervenants détaillent les mécanismes de la violence, les ressorts du passage à l'acte. Et comment des maris poussent leurs victimes à se culpabiliser.
« Le message qui est donné, c'est : "t'as épousé le prince charmant, ce prince charmant s'est changé en crapaud, et maintenant, il faut que tu embrasses bien le crapaud, pour qu'il se change à nouveau en prince charmant », détaille une psychologue.
Des stages payants, non obligatoires
La justice n'impose pas le stage aux conjoints violents. Mais depuis sa mise en place au début de l'année, très peu d'hommes l'ont refusé. Le stage est payant, 200 euros pour prévenir la récidive.
« Il y aura peut-être des personnes pour qui les discours transmis n'auront pas d'impact. Après, il y a tous ceux pour qui une intervention aura marqué. Ce sera peut-être celle sur les enfants, ou celle sur l'égalité homme-femme », explique la substitut du procureur Emeline Comte.
L'an dernier en Haute-Saône, plus de 200 femmes ont porté plainte pour des violences conjugales. Mais les associations estiment plus largement qu'entre 3 et 4 000 femmes sont victimes de leur conjoint dans le département.
Quelques chiffres :
- 80% des auteurs de violences ont été victimes ou témoins de violences conjugales dans leur enfance.
- Une femme sur dix est victime de violences conjugales en France (qu'elles soient verbales, physiques, sexuelles ou psychologiques).
- Les auteurs de violences sont en situation d'emploi à 77 %.
- Un homme violent sur deux a entre 30 et 40 ans.