À Nice, un nouveau centre de rétention administrative devrait ouvrir ses portes d'ici 2027

Le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a indiqué vouloir atteindre le nombre de 3.000 places disponibles dans les centres de rétention administrative français, contre 1.800 aujourd'hui. En région PACA, deux nouveaux centres verront le jour à Nice et Aix-Luynes.

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Gérald Darmanin planche sur la question des centres de rétention administrative. Dimanche, le ministre de l'intérieur a publié sur son compte X (anciennement Twitter) une carte sur laquelle apparaissent les centres de rétention administrative existants et ceux, nombreux, qu'il souhaite mettre en place à l'avenir.

Les centres de rétention administrative (CRA) visent à retenir, par une mesure de privation de liberté, les personnes étrangères forcées à quitter le territoire français. Par sa volonté d'en augmenter le nombre, Gérald Darmanin entend lutter contre l'immigration irrégulière, face à laquelle il exprime sa "fermeté" en préambule de sa publication.

Un nouveau centre à Nice

Actuellement, il existe déjà un centre de rétention administrative à Nice. Doté de 40 places, celui-ci se trouve au sein de la caserne de police Auvare, dans le nord-est de la ville. D'ici à 2027, un second CRA devrait voir le jour.

Une nouveauté vue d'un bon œil par le syndicat de police Unité SGP FO 06. "C'est nécessaire", explique Philippe Vicente, un de ses représentants. "À Nice, on manque cruellement de places. Certains collègues doivent transférer des personnes dans d'autres centres !".

Pour ce policier de la police aux frontières (PAF) de Menton, cela est dû au fait que "Nice est une grande ville, qu'elle possède un aéroport et qu'elle se trouve à proximité d'une frontière", ce qui accroît, selon lui, la tension migratoire dans la zone.

L'emplacement exact du nouveau centre de rétention administrative niçois est pour l'instant inconnu. Il y a plusieurs mois, le stade de l'Oli, à La Trinité, avait été envisagé, mais la piste avait finalement été écartée après la mobilisation de plusieurs centaines de personnes réticentes.

Augmentation du nombre de places depuis 2017

La création de ce nouveau centre de rétention administrative (CRA) résulte de l'ambition du ministre de l'intérieur et des outre-mer d'augmenter le nombre de places disponibles dans les CRA français. Depuis le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, le nombre de places disponibles a progressivement augmenté, passant de 1400 en 2017 à 1869 aujourd'hui.

Toutefois, "au niveau national, on peut enlever entre 50 et 100 places", tempère Philippe Vicente, qui évoque "des problèmes de vétusté dans certains centres", ainsi que des failles logistiques et administratives pour justifier ce décalage entre les chiffres réels et ceux avancés par le gouvernement.

L'objectif de ce dernier est d'atteindre le chiffre de 3.000 places disponibles en 2027, conformément à la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (LOPMI) et notamment l'amendement adopté sur la proposition du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti.

Des centres de 140 places

Dans cette perspective, Gérald Darmanin a annoncé la création de plusieurs CRA supplémentaires d'ici 2027. Ils seront localisés à Dijon, Oissel, Nantes, Béziers, Aix-en-Provence, Goussainville, Olivet, Mérignac, Dunquerke, Mayotte et, donc, Nice. Dans la plupart de ces centres, la capacité d'accueil sera de 140 places.

"C'est une bonne nouvelle ! 140 places, ce sera déjà correct dans un premier temps. Mais c'est un objectif encore lointain, à voir comment ça se concrétise et à quelle échelle de temps...", témoigne Philippe Vicente, enthousiaste sans trop l'être.

"Au total, les moyens dégagés entre 2017 et 2027 permettront un quasi doublement de la capacité des centres de rétention administrative", affirme de son côté le ministère. Pour la période de 2023 à 2027, un budget de 240 millions d'euros sur quatre ans est alloué.

Qu'est-ce que la rétention administrative ?

La rétention administrative vise à maintenir dans un lieu fermé un étranger qui fait l'objet d'une décision d'éloignement (OQTF...), dans l'attente de son renvoi forcé. La rétention est décidée par l'administration française. Elle peut être prolongée par le juge quand le départ immédiat de l'étranger est impossible. Elle est limitée à 90 jours (sauf en cas d'activités terroristes). L'étranger retenu dispose de certains droits et peut recevoir l'aide d'associations.

Les personnes placées dans les centres de rétention administrative sont, d'après le ministère de l'intérieur et des outre-mer, principalement "des étrangers en situation irrégulière susceptibles de constituer une menace pour la sécurité et l'ordre publics et dont l'éloignement est donc prioritaire. Ces situations représentent 90% des placements en CRA aujourd'hui".

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