Le conseil départemental des Alpes-Maritimes se prononce ce vendredi 6 octobre pour acheter des bâtiments d'accueil pour des migrants mineurs à Carros dont il est déjà locataire. Le parti politique Reconquête dénonce l'opération immobilière.
"Le département des Alpes-Maritimes, présidé par Éric Ciotti et Charles-Ange Ginesy, veut acheter deux maisons pour les mineurs migrants ! Une trahison de plus des LR !", écrit le compte du parti politique Reconquête dans les Alpes-Maritimes sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Cet achat va se décider en commission ce vendredi. Il concerne deux maisons avec des terrains de 16 700 m² pour un cout total de 2,2 millions d'euros.
Joint par téléphone, le conseiller municipal niçois Reconquête Philippe Vardon explique avoir envoyé un courrier aux habitants de Carros avec Jean Moucheboeuf, délégué départemental du parti. En conclusion de ce courrier, un message : "Face à la submersion migratoire, la solution n’est pas de répartir les migrants mais de les faire repartir ! "
Pour Philippe Vardon : "Ça ne fait qu'entériner la pression migratoire. (...) et en plus cette décision se fait au sein de la commission, à huis clos, au lieu d'avoir lieu en séance, en public".
Contacté par France 3 Côte d'Azur, le conseil départemental explique qu'il s'agit uniquement d'une opération immobilière : "Le Département va effectivement se rendre acquéreur de deux maisons à Carros, appartenant actuellement à l’évêché et d’ores et déjà louées pour un primo-accueil de mineurs non accompagnés depuis plusieurs années.
Il s’agit d’une opportunité foncière proposée par le diocèse de Nice que la collectivité a saisi, les deux maisons géographiquement bien situées ne pouvant perdre de valeur foncière à l’avenir, quel qu’en soit l’usage futur qu’en ferait la collectivité".
Une des compétences du conseil départemental
Le président du conseil départemental du lieu où se trouve une personne se déclarant mineure et privée temporairement ou définitivement de la protection de sa famille met en place un accueil provisoire d’urgence d’une durée de 5 jours, à compter du premier jour de sa prise en charge,
"Au cours de la période d’accueil provisoire d’urgence, le président du conseil départemental procède aux investigations nécessaires en vue d'évaluer la situation de cette personne au regard notamment de ses déclarations sur son identité, son âge, sa famille d’origine, sa nationalité et son état d’isolement" précise le ministère de la Justice sur son site internet.
Le lieu d'accueil choisi par le conseil départemental n'est pas définitif et les maisons de Carros qui hébergent aujourd'hui des migrants mineurs non accompagnés pourraient demain servir à tout autre chose si le département change d'avis.