L’ancienne base militaire 943 abrite une série d’espèces protégées dont la préfecture vient d’autoriser la "perturbation", sous conditions, pour permettre la réalisation d’un ambitieux programme de 400 logements notamment.
Sur les 35.000m² de l'ancienne base militaire 943, laissés en friche depuis le départ des militaires de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes) il y a près de douze ans, le projet "Cœur de Carnolès" avance doucement, mais sûrement.
Ce nouveau quartier à deux pas de la plage, conçu par Sophie Delhay Architecte, PPX Architectes et l’agence Fresh pour le compte du groupement de promoteurs Icade et Emerige, doit accueillir 405 logements dont 150 sociaux locatifs, 3.100m² de commerces (dont un Super U), et un parc de 5.400m².
L’appel d’offres, publié le 12 août dernier par la Communauté d'agglomération de la Riviera française (CARF), sera clôturé ce vendredi 30 août à midi.
Perturbation, voire destruction d’espèces protégées
La préfecture des Alpes-Maritimes vient de lever l’un des obstacles au lancement des travaux : la perturbation, voire la destruction d’espèces protégées dans le cadre du futur chantier, sous conditions.
Concrètement, un inventaire, mené sur le site de l’ancienne base 943, révèle qu'il abrite plusieurs dizaines de geckos (hémidactyle verruqueux et tarente de Maurétanie), deux serpents (une couleuvre de Montpellier et sa cousine la coronelle girondine), quelques lézards des murailles et des chauves-souris chiroptères.
Les geckos devront être capturés
La préfecture impose un objectif aux constructeurs : "une absence de perte nette" du nombre d’individus, grâce à une série de mesures.
Les geckos devront par exemple être capturés en vue de leur réintroduction immédiate dans le parc de Cros-de-Casté situé à proximité.
L’abattage des arbres dans lesquels nichent les chauves-souris sera quant à lui surveillé par un écologue et réalisé en plusieurs temps, afin que les chiroptères aient le temps de se trouver un nouvel abri. Une vingtaine de nichoirs seront également installés à proximité et les futurs immeubles devront même intégrer dans leurs façades des "gîtes à chiroptères".
L'arrêté signé par le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes impose que "les premiers travaux de terrassement, de transplantation et d’abattage des arbres [soient] réalisés entre les mois d’octobre et de février, en dehors de la période de reproduction des passereaux communs et chiroptères".