L'audience avait eu lieu le 19 septembre dernier, le tribunal administratif de Marseille vient de rendre son jugement. Il valide l'extension de l'aéroport Nice-Côte d'Azur et déboute les associations de défense de l'environnement, opposées à un projet selon elles incompatible avec les objectifs de transition écologique.
Il ne décolère pas. Thierry Bitouzé, co-fondateur du Collectif Citoyen 06 vient d'apprendre ce lundi que le tribunal administratif de Marseille dans son délibéré valide le permis de construire de l'extension du terminal 2 de l'aéroport Nice Côte d'Azur et déboute les associations de leurs recours. L'audience avait eu lieu le 19 septembre dernier.
Dans un communiqué, il exprime son désarroi et son inquiétude.
Alors que des citoyens et des associations luttent depuis près de 3 ans contre ce projet nuisible, le constat est donc clair : après avoir été validé par le Préfet, représentant de l’Etat sur les Alpes-Maritimes, le projet le plus climaticide de notre territoire se voit conforté, en première instance, par la justice administrative de notre pays.
Thierry Bitouzé, collectif citoyen 06
Ce permis de construire déposé en février 2020 comprend deux bâtiments supplémentaires dans le prolongement du terminal 2. Hall d'accueil, zone d'enregistrement, tri des bagages, 6 nouvelles portes d'embarquement, le projet prévoit 25 000 mètres carrés supplémentaires.
3 millions de passagers en plus
Portée par la société des aéroports de la Côte d'Azur, cette extension est soutenue par la ville de Nice et la Métropole qui y voient un enjeu touristique majeur dans la 5e ville de France. Elle permettrait l'accueil de 3 millions de passagers en plus. Avant l'épidémie de Covid en 2019, l'aéroport niçois avait enregistré un chiffre record : 14 millions et demi de passagers. Le collectif citoyen 06 fait ses comptes : plus de 18 millions à l'horizon 2025-2030. Pour lui, il s'agit d'un projet "climaticide" et devant la justice, il a pointé l'insuffisance de l'étude environnementale qui ne tient pas compte du nombre de vols supplémentaires dans une zone protégée. Un avis modéré par Franck Goldnadel, directeur de l'aéroport de Nice.
Pour la direction de l'aéroport, impossible de quantifier le nombres d'avions et de vols en plus. Collectif citoyen avance le chiffre de 20 000 vols en plus chaque année.
Une urgence climatique méprisée de toute part pour les associations, l'aéroport conteste
Dans un communiqué, l'aéroport prend acte et salue la décision du tribunal administratif.
Cette décision conforte le projet d’aménagement de son terminal 2, tant dans sa nécessité que dans son intégration à une stratégie bas carbone. L’adaptation du terminal 2 permettra ainsi à terme aux passagers transitant par la plateforme de bénéficier des meilleures conditions d’accueil et de sécurité.
Aéroport Nice Côte d'Azur
Par ailleurs, l’aéroport Nice Côte d’Azur tient à rappeler "qu’il a toujours été pionnier en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Il a été le premier aéroport de France à atteindre, en 2016, la neutralité carbone par compensation"
"Un avion qui décolle, c'est une tonne de CO2" répond Thierry Bitouzé. Il précise qu'aucun aéroport ne peut être neutre en carbone.
Le réchauffement climatique a donc gagné, ainsi que la pollution atmosphérique, le bruit, les déchets, la pression sur l'eau et la biodiversité toute proche, dus aux 20.000 vols supplémentaires chaque année, pour transporter 7 millions de passagers additionnels par an, bref, tous les impacts environnementaux et sanitaires d'un projet d'un autre temps : une bombe climatique supplémentaire...
Thierry Bitouzé
Thierry Bitouzé ne compte pas s'arrêter là car dit-il, un match se dispute en plusieurs rounds. Le combat pourrait continuer, les associations vont se réunir vite pour décider de la suite.