Assises de la pêche à Nice. Plaisance, gazole, paperasse... Quelles préoccupations pour les professionnels de la Côte d'Azur ?

Les Assises de la pêche et des produits de la mer ont lieu ces 21 et 22 septembre à Nice. Un rendez-vous de débat entre la profession et les élus. Quelles sont les causes de souci des pêcheurs locaux ? France 3 Côte d'Azur leur donne la parole.

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Dans les Alpes-Maritimes, ils ne sont plus qu'une cinquantaine. Être pêcheur sur la Côte d'Azur est une activité bien éloignée des chalutiers de l'Atlantique. Dans la région, 95% des navires mesurent moins de 12 mètres et travaillent à proximité des côtes. Pêche presque confidentielle, en tout cas artisanale, avec la Méditerranée pour sublime cadre de travail. C'est peut-être leur chance, ces pêcheurs côtiers souffrent moins de la hausse du prix du gazole que leurs cousins chalutiers.

Mais la carte postale méditerranéenne a aussi son revers, avec des problématiques propres. Parole aux pêcheurs.

  • Marius Sturlese, pêcheur de la Prud'homie de Cannes. Propriétaire d'un pointu avec lequel il va pêcher chapons, langoustes, et poissons de roche du côté du Trayas.

"Pour moi le problème principal, c'est la plaisance. Il y a beaucoup de plaisanciers qui ne respectent rien. Certains jettent l'ancre dans nos filets ou pêchent dedans, ce qui occasionne beaucoup de dégâts. Moi-même, depuis le début de l'année, j'ai eu plus de 500 mètres de filets détruits. Il y a de plus en plus de gros yachts. Regardez l'affluence qu'il y a eue en baie de Cannes pendant le Yacht Show ! C'est sûr, on ne peut pas se plaindre, ça ne dure que les deux mois et demi d'été. Mais durant cette période-là, il n'y a plus trop de règles. On en a parlé avec les Affaires maritimes, mais elles ne peuvent pas faire grand-chose. Alors, on pêche surtout la nuit, pour éviter le trafic le jour. Que peut-on faire d'autre ?"

  • Loïc Roux, pêcheur de père en fils à Villefranche-sur-Mer. Propriétaire d'un pointu, sa pêche est vendue par sa mère qui tient un banc sur le marché local.

"Un des aspects qui nous plombent, c'est la lourdeur des tâches administratives. Il nous faut remplir des fiches de pêche tous les jours, préciser la taille des mailles du filet, les heures de pose, toutes les espèces de poissons qu'on a prises dans la journée. Nous les pêcheurs, nous sommes souvent des gens pas très scolaires à la base, qui avons eu envie d'un métier proche de la nature. Remplir ces papiers nous stresse plus que de plonger pour aller détacher un filet ! Ajoutez aussi les formalités pour assurer la traçabilité du poisson, les mêmes que si on avait un chalutier. Il nous faut demander des dérogations pour pouvoir s'éloigner du lieu de pêche pour la vente. Ma famille a résolu le problème en vendant exclusivement sur le marché voisin. Tout cela vient de la politique européenne, et ce, malgré le travail des Affaires maritimes pour reconnaître les spécificités de la pêche en Méditerranée. Nous perdons beaucoup de temps."

  • Jérôme Bottero, pêcheur de la Prud'homie d'Antibes, à l'origine de la mise en place d'une réserve de pêche le long du Cap d'Antibes.

"En 2020, en accord avec Natura 2000, nous avons mis en place une réserve de 66 hectares sur la zone dite de la Pesquerolles, pour permettre à la ressource de se régénérer. C'est une zone traditionnellement très riche en mérous, en liches, en langoustes. On essaie de faire en sorte que ça redevienne une ressource pour la côte. Il n'y a aucun droit de pêche dans cette zone. Notre problème aujourd'hui, c'est de le faire respecter ! Chaque jour, je vois des personnes qui pêchent dedans, disant qu'ils n'étaient pas au courant... vous comprenez, c'est la pleine saison des sérioles... et puis il y a tellement de nouvelles tactiques de pêche, sur internet, vous trouvez des leurres à prix cassés en provenance de Chine ! Le Service des phares et balises vient de refuser de signaliser la zone, estimant que les bouées seraient gênantes pour les plaisanciers qui sortent du port de la Garoupe. Si ça continue, c'est nous, pêcheurs, qui allons installer les bouées nous-mêmes !"

Cohabitation, règlementation, préservation, tous ces sujets sont au programme des Assises de la pêche et des produits de la mer ces 21 et 22 septembre, à Nice, au Centre universitaire méditerranéen.

Hervé Berville, le secrétaire d’État chargé de la Mer, y interviendra vendredi matin. Les pêcheurs des Alpes-Maritimes y seront aussi représentés, dans l'espoir de se faire entendre et d'obtenir quelques réponses à leurs préoccupations. 

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