Selon Le Monde, Jean-Michel Prêtre aurait justifié avoir dédouané les policiers au cours d’une conférence de presse pour ne pas mettre le Président dans l’embarras. Les avocats de Geneviève Legay saisissent le Conseil Supérieur de la Magistrature.
Une révélation chasse l'autre dans l'affaire Genevière Legay. Dernière en date, selon le journal le Monde, le procureur Jean-Michel Prêtre aurait reconnu avoir dédouané dans un premier temps les policiers, pour ne pas contredire le président de la République.
Geneviève Legay se dit "révoltée et dégoûtée". Elle et ses avocats demandent des sanctions au Conseil Supérieur de la Magistrature et la destitution de Jean-Michel Prêtre afin de "protéger le principe fondamental de la séparation des pouvoirs si gravement bafoué".C'est la République du n'importe quoi. Je suis scandalisée que les plus hauts personnages de l'Etat mentent.
Entendu à la demande du directeur des services judiciaires, le procureur de Nice a dû expliquer ses propos tenus le 25 mars, lors de la 1ère conférence de presse du parquet après la chute de Geneviève Legay :
Ce dont on est sûr à l’analyse des images pixel par pixel, c’est qu’elle n’a pas été touchée par les forces de sécurité.
Quelques heures plus tôt, Emmanuel Macron avait affirmé que Geneviève Legay « n’[avait] pas été en contact avec les forces de l’ordre » dans le journal Nice-Matin. Selon le Monde, le procureur de Nice explique n’avoir pas voulu embarrasser le Président avec « des versions trop divergentes ».
Le ministère de la Justice estime qu’il n’y a pas lieu d’engager de poursuites disciplinaires
Contacté par Le Monde, le ministère de la Justice refuse de commenter les propos tenus par le procureur dans le cadre de cette audition. Youssef Badr, le porte-parole de la chancellerie précise que M. Prêtre « est totalement indépendant, et décide souverainement de la communication qu’il souhaite mener dans chaque affaire ».La chancellerie aurait également affirmé que « sur la base du rapport », il n’y avait pas lieu d’engager de « poursuites disciplinaires ».
Enquête dépaysée à Lyon
En avril, Mediapart avait dévoilé que la policière chargée de l'enquête n'était autre que la compagne du commissaire chargé des opérations lors de la manifestation des gilets jaunes.Début juillet, la Cour de cassation avait ordonné le dépaysement de l'instruction. L'enquête sur les circonstances de l'accident est désormais conduite à Lyon.