"C'est dramatique" : les syndicats inquiets face à la suppression des liaisons Air France de Paris-Orly à Nice et Marseille

A partir de 2026, Air France n'enverra plus d'avions vers le sud-Est de la France depuis l'aéroport d'Orly près de Paris. Les syndicats craignent que cette annonce ne soit pas sans conséquence pour les salariés.

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Les salariés l'ont appris par voie de presse ce mercredi 18 octobre : Air France n'organisera plus de vol entre Paris-Orly et Nice et Marseille à partir de 2026. Les syndicats de personnel navigant ne voient pas cette décision d'un bon œil.

La compagnie Air France justifie ce changement par "le développement de la visioconférence, la réduction des déplacements professionnels sur le domestique et le report vers le train". "Entre 2019 et 2023, le trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly a baissé de 40%, et même de 60% pour les allers-retours journée", indique un communiqué.

Ce "bouleversement dans la stratégie de l'entreprise est plus qu'inquiétant" selon Christophe Dewatine, secrétaire général de la CFDT groupe Air France. Il assure que la direction s'était engagée "à ne pas toucher à la navette Orly".

Pascal Montoya, délégué CGT d'Air France à Marseille, s'inquiète des "conséquences énormes que cela peut avoir pour les emplois". Pour les salariés qui travaillent à Orly, il leur sera proposé une mutation vers l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle ou vers la Direction générale de l'Industrie (DGI) à Orly. Il craint que si les salariés n'acceptent pas ces "mutations contraintes", cela "puisse aller jusqu'au licenciement".

Pour le nombre d'effectifs concernés pour cette nouvelle mesure, on parle de plus de 400 personnes à Orly, 70 à l'aéroport de Marseille et environ une vingtaine à celui de Nice Côte d'Azur. Pascal Montoya redoute que l'on demande à des salariés de Marseille et de Nice d'être mutés à Paris.

On ne mettra pas en péril nos vies de famille, on défendra notre emploi local !

Pascal Montoya, CGT Air France

Christophe Malloggi, délégué Force Ouvrière Air France à Nice, est plus tempéré. Selon lui, les employés à Nice et Marseille pourraient très bien se retrouver à travailler sur la ligne Paris Roissy Charles-de-Gaulle sans que cela ne change leur lieu de travail (Nice et Marseille).

Air France assure que "l'impact de cette évolution sur l’emploi sur les escales de Toulouse, Marseille et Nice serait limité, et géré uniquement sur la base de mobilités ou de départs volontaires".

"On ne va pas se laisser faire"

La ligne d'Orly à Nice et Marseille sera conservée, mais distribuée par Transavia, la filiale low cost d'Air France. Cette décision est vue par Pascal Montoya de la CGT comme une "stratégie pour développer la sous-traitance et supprimer des postes de salariés au statut spécial". "Ça va être dramatique, on ne va pas se laisser faire !", s'exclame-t-il. 

Cette "douche froide", comme la qualifie Christophe Malloggi de Force Ouvrière, serait la preuve d'après lui d'un "désengagement d'Air France sur le réseau domestique". "Moins on est gros, plus il y a de chances qu'on disparaisse à un moment donné", s'inquiète-t-il. Même si lors de la réunion qui a eu lieu ce mercredi 18 octobre, "la direction s'est montrée rassurante", le syndicaliste aimerait en savoir plus sur le futur des salariés. "Aujourd'hui, on n'a pas toutes les réponses mais on dresse le constat que cette compagnie n'est plus dans un marché qui est porteur", déclare-t-il. Il se tranquillise en se disant que Nice, au moins, n'a pas "trop à craindre" un report sur le train comme cette ville reste à près de 6 heures de Paris en TGV.

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