La route menant à la Madone de Fenestre, depuis Saint-Martin-Vésubie dans les Alpes-Maritimes, est impraticable à cause des intempéries qui la fragilisent depuis la tempête Alex en 2020. Un collectif s’est récemment formé pour demander l'accélération des travaux. La mairie annonce quant à elle la reprise d'une première phase de reconstruction.
Gérard Nervi est inquiet. Tous les ans, quand arrive la fin du mois de mai, il part de la vallée de la Vésubie pour monter ses vaches en alpage jusqu'au site de la Madone de Fenestre, à 1 900 mètres d'altitude.
Une pratique ancestrale et une tradition en territoires de montagneux. "J'ai vu mes parents le faire avant moi", appuie l'éleveur. Mais cette année, il n'est pas certain de pouvoir mener à bien cette transhumance.
En effet, depuis le passage de la tempête Alex en 2020, ce site du Parc national du Mercantour, est régulièrement inaccessible.
Cette catastrophe météorologique ayant frappé de plein fouet les Alpes-Maritimes avait emporté derrière elle de nombreux endroits de la route.
Une première salve de travaux a donc été réalisée en 2022. Mais, la réouverture a été de courte durée, n'ayant pas résisté aux intempéries suivantes. Au point qu'en juin 2023, un arrêté de la Métropole de Nice a été fixé pour interdire toute circulation, même à pied.
Seulement quelques ayants droits, comme Gérard Nervi, pouvaient encore emprunter ce chemin pour des raisons professionnelles.
Les pâturages sont là-haut depuis des siècles, c'est comme ça qu'on fonctionne et pas autrement
Gérard Nervi, éleveurs de vaches.
Cependant, depuis mars 2024, les travaux sont à l'arrêt et ils se sont dégradés, empêchant cette fois l'accès aux ayants droits. "On avait donc décidé de créer une piste d'accès par nous-mêmes", raconte l'éleveur.
Une initiative qui avait provoqué la réaction du Conseil métropolitain, qui dirige la tenue des travaux sur cette route. "Il nous avait alors construit une piste provisoire", souligne-t-il, mais elle n'a pas tenu face aux pluies torrentielles d'octobre.
Sauvegarder le patrimoine
Face à cette situation, Gérard Nervi a participé à la création d'un collectif regroupant des éleveurs, des randonneurs et des guides de montagne pour faire pression afin que les travaux de réhabilitation avancent plus vite. "J’ai confiance en la Métropole, mais il faut agir vite", maintient l'éleveur.
Marcel Perotti fait aussi partie de ce mouvement, nommé "Un futur pour le site de la Madone". Retraité et président de l'association des Pèlerins de Notre-Dame de Funestre, il regrette cette époque où le site était le joyeux théâtre de manifestations locales.
À travers le collectif, lui, qui a toujours vécu à Saint-Martin-Vésubie espère redonner, vit à la Madone de Funestre.
"Remettre la route en état nous permettrait de continuer la maintenance et l'entretien de nos bâtiments et de réaliser des manifestations culturelles comme ç'a toujours été le cas jusqu'à présent", relève-t-il.
Marcel Perotti souhaite aussi revoir dès que possible les randonneurs sur ce site du Mercantour qui était un lieu de pèlerinage incontournable avant la tempête Alex. "C'est un endroit qui mérite une attention particulière", insiste-t-il.
Reprise des travaux
Joint par téléphone, le maire de Saint-Martin-Vésubie, Ivan Mottet, assure soutenir les revendications du collectif. "On comprend très bien leur problème qui est aussi le nôtre", maintient-il.
L'édile atteste avoir fait tout ce qui est en son pouvoir pour permettre la reprise des travaux. À ce titre, il précise que leur arrêt depuis près d'un an est le fruit d'une demande du procureur de la République de Nice.
"Il les avait bloqués parce que des investigations sur le chantier étaient en cours", souligne-t-il sans apporter plus de précisions. Toutefois, une "bonne nouvelle" lui est parvenue par courrier ce jeudi 9 janvier au matin.
La réhabilitation du lacet numéro 1 permettra de laisser passer les camions
Ivan Mottet, maire de Saint-Martin-Vésubie.
Ivan Mottet a effectivement reçu une lettre du procureur lui indiquant qu'une reprise des travaux pour le lacet numéro un de la route est désormais possible. "C'est une très bonne chose", se réjouit le maire.
D'après lui, cette remise en route va faire avancer l'ensemble du chantier. "C'est le principal lacet de l'axe. Une fois qu'il sera réhabilité, les engins pourront passer et continuer le travail sur toute la voie", détaille-t-il.
Reste encore à savoir quand ces travaux reprendront.