L'article de Mediapart qui aborde les cadeaux de quatre oeuvres au couple Estrosi a donné lieu à deux signalements de la part du conseiller métropolitain d'opposition Jean-Christophe Picard. L'un au déontologue de la Métropole, un signalement au procureur de la République a également été effectué.
Dimanche 10 mars, un article publié par Mediapart relaie les dons de quatre oeuvres à Christian Estrosi, le maire de Nice, ainsi qu'à son épouse, Laura Tenoudji-Estrosi.
La publication en ligne affirme que Richard Orlinski a "profité à plusieurs reprises des fêtes de fin d’année pour arroser le couple Estrosi de ses créations. Ses équipes consignaient la liste de ces présents dans des documents internes, où il est notamment question de deux grands Kong [...] de deux panthères ou encore d’un coffret Lancôme" écrit le média, fondé par Edwy Plenel, qui s'interroge sur les motivations de tels dons, au vu de l'exposition que la commune azuréenne a pu faire aux œuvres de l'artiste.
L'avocat du maire de la plus ville a démenti toute compensation. "Monsieur Christian Estrosi n’a jamais accepté quelque cadeau que ce soit de quelque artiste que ce soit en contrepartie d’un contrat d’exposition dans les collectivités qu’il administre" s'est adressé à France 3 Côte d'Azur, Mathias Chichportich, l'avocat du premier édile niçois.
Une saisine et un signalement
Le premier a été adressé au déontologue de la métropole et de la Ville de Nice, Hervé Expert, par le conseiller métropolitain et municipal de Nice, Jean-Christophe Picard. Celui-ci est d'ailleurs membre de ce même Comité d'éthique présidé par Marc Concas, au titre de l'opposition.
Contacté ce mercredi 13 mars par la rédaction de France 3 Côte d'Azur, Jean-Christophe Picard confirme qu'il a effectué cette saisine.
Une réunion le mois passé a été l'occasion de dresser un bilan du comité, loin de toutes questions d'actualité, bien avant que cet article de Mediapart ne paraisse.
"Je l'ai rencontré le 14 février (le déontologue, NDLR) puisque l'on a eu une réunion du Comité d'éthique. Il a dû justement 'qu'il n'y a eu aucune déclaration de cadeaux puisque normalement, on les refuse'".
Un signalement au procureur de la République, dès dimanche, jour de publication de l'article de Mediapart, a donné lieu à un signalement effectué au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale, par Jean-Christophe Picard.
Il convoque son vécu et son expérience personnelle pour critiquer ces cadeaux reçus par le couple Estrosi : "J'ai travaillé dans la commande publique, c'était zéro cadeau. J'ai refusé des boîtes de chocolats, j'ai refusé des plantes, parce que ce sont des gens avec qui on travaille, à qui on donne des marchés. Quelque part, ils peuvent gagner de l'argent grâce à vous."
Si ce sont vos amis, vous ne les faites pas travailler, c'est de la prudence.
Jean-Christophe Picard, conseiller métropolitain et municipal de Nice
"Un guide prudentiel, un guide de déontologie", stipule que "pour les élus, le principe est le zéro cadeau" détaille Jean-Christophe Picard.
La charte de l'élu local, et la loi 2015-366 et son article 2 stipule également que :"Dans l’exercice de son mandat, l’élu local poursuit le seul intérêt général, à l’exclusion de tout intérêt qui lui soit personnel, directement ou indirectement, ou de tout autre intérêt particulier".
Importante exposition
Nice a accueilli "un bestiaire dans 10 lieux emblématiques de Nice le temps d’une exposition à ciel ouvert du 10 juin au 30 septembre 2023" sous le nom de "La promenade d'Orlinski". Une exposition d'animaux monumentaux, en plein air, visibles gratuitement à travers la ville.
Voir cette publication sur Instagram
Lors de la présentation de ces "pérégrinations colorées et envoûtantes, de la promenade du Paillon en passant par Cimiez et Rauba Capéu", comme l'avait écrit sur son compte personnel Instagram à l'époque le maire de Nice pour présenter le travail de celui qu'il présentait comme son ami dans une vidéo publiée sur la chaîne officielle de la mairie.
Les œuvres de Richard Orlinski ont été également présentées au public dans des stations de ski de la métropole niçoise, comme Auron et Isola 2000, dans les Alpes-Maritimes, mais aussi au Grand Prix de France de Formule 1, dans le Var, sur le circuit du Castellet.