Si certains commerces ont pu pâtir au moment des records de températures en juillet, les conditions climatiques semblent plutôt bénéficier aux établissements touristiques du littoral azuréen.
La région de la Côte d'Azur a connu cet été son record absolu de température, avec 41,8°C enregistrés dans le village de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) le 16 juillet. Sur le littoral, la ville de Cannes a battu son record de température à 39,1°C tandis que Nice connaissait le troisième mois de juillet le plus chaud de son histoire. En raison de la sécheresse, les départements du Var et des Alpes-Maritimes sont en vigilance élevée aux risques de feux de forêt. La plupart des massifs forestiers varois restent fermés au public pour éviter les sinistres.
Les fortes chaleurs risquent-elles de faire fuir les touristes loin de la Côte d'Azur en été ? Le premier bilan de la saison touristique en cours laisse envisager le contraire. Si certains commerces enregistrent bien une baisse de leur activité sur le début de l'été et que des restaurants ont pâti pendant les jours les plus chauds, les niveaux d'occupations restent élevés dans l'hôtellerie.
Un taux d'occupation de 85% dans les hôtels
"On est très satisfaits des résultats de ce mois de juillet", confie à France 3 Côte d'Azur Eric Abihssira, le président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme (FHRT) Nice Côte d'Azur. La fédération affiche ainsi un taux d'occupation de 85% dans les hôtels de la métropole niçoise. La chaleur azuréenne a même été un atout en juillet puisque l'hôtellerie-restauration sur la Côte d'Azur a profité des réservations de dernière minute lorsque les destinations du nord de la France connaissaient un temps plus grisonnant, rappelle le président de la FHRT Nice Côte d'Azur.
Les restaurateurs ont tout de même souffert des jours de très fortes chaleurs de début juillet, où le mercure a approché des 30°C. "Au niveau des restaurants, on a plutôt été victimes des effets de la canicule de cette première quinzaine du mois de juillet où les clients ont été moins enclins à consommer sur les terrasses au service du déjeuner", confie Eric Abihssira, qui est aussi gérant du restaurant Côte Lounge et de l'hôtel Best Western Masséna à Nice. Mais ce phénomène reste "totalement marginal" et contenu aux jours les plus chauds, selon le président de fédération.
"Il est plus simple de supporter la canicule avec la brise marine que d'être dans une métropole du centre de la France."
Eric Abihssiraà France 3 Côte d'Azur
Certains commerces de centre-ville constatent néanmoins des pertes de chiffre d'affaires en journée, au moment où les températures sont les plus élevées. "J'ai perdu au moins 20% sur le panier moyen", confie Sylvie Richefeu, caviste à Antibes. Elif Cevik, commerçante de textiles à Antibes, fait part d'une perte de sa clientèle en pleine journée. "Il fait chaud, les gens sont à la plage", explique-t-elle.
Pour Patrick Philip, tenancier d'un snack de plage entre Biot et Antibes et président de l'Association de défense des commerçants non sédentaires du littoral Est d'Antibes, la crainte provoquée par la médiatisation des fortes températures sur la Côte d'Azur pourrait faire fuir davantage de touristes que la chaleur elle-même. "Il faut cesser de lancer sans arrêt des alertes à la chaleur : les gens fuient, les campings ferment et c'est catastrophique pour nous", lance-t-il.
Pourtant, le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en mars 2023 et qui fait la synthèse des connaissances scientifiques sur le climat, rapporte sans équivoque que les températures enregistrées depuis 200 ans sont les plus hautes depuis le début du millénaire et que les extrêmes de température vont s'accentuer. Cette hausse de la température globale sans précédent a pour cause principale les émissions de carbone dues aux activités humaines.
Une saison touristique qui s'étale
Pour profiter des plages du littoral sans trop souffrir des canicules, les touristes seraient alors prêts à rejoindre la Côte d'Azur jusqu'à tard dans l'été, provoquant un étalement de la saison touristique. "66% des Français envisagent de partir en vacances en août ou septembre", a annoncé le ministère chargé du Tourisme le 28 juillet, citant un sondage réalisé par l'Agence du développement touristique de la France et le cabinet YouGov.
"L'être humain a cette capacité à s'adapter", avance le président de la FHRT Nice Côte d'Azur, qui espère une affluence sur la Côte d'Azur en arrière-saison. "On a des événements majeurs sur le mois de septembre", rappelle Eric Abihssira, qui mentionne la tenue à la rentrée à Nice d'une épreuve du championnat du monde Iron Man, une compétition de triathlon, et de quatre matchs de la coupe du monde de rugby.