L'administrateur délégué d'Avrox, une société luxembourgeoise, a été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt européen.
Un homme d’affaires français, recherché par la justice belge pour des soupçons de fraude sur un vaste contrat public d’achat de masques de protection contre le coronavirus, a été arrêté et écroué le 4 mai 2021 à Cannes.
Cet administrateur délégué de la société luxembourgeoise Avrox, a été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis en Belgique, a indiqué à l'AFP le parquet général d’Aix-en-Provence, confirmant des informations de Nice-Matin. Une perquisition a également eu lieu à son domicile en début de semaine. Il a été présenté à un juge qui l'a placé en détention provisoire en vue de sa remise aux autorités belges et une première audience sur l'examen du mandat d'arrêt est prévue le 12 mai à Aix-en-Provence, a précisé l'AFP.
Selon le parquet de Bruxelles, trois arrestations au total ont eu lieu dans la même affaire: deux en France et une au Luxembourg où est établie la société Avrox. Aucune précision n'a été donnée pour le moment sur les identités.
L'utilisation de ces masques suspendue
L'affaire a débuté quand le ministère belge de la Défense a lancé un appel d’offres public au printemps 2020. Deux entreprises avaient répondu, dont Avrox, qui a fourni 15 millions de masques buccaux à la Belgique. Mais plusieurs fédérations belges du textile et de la mode avaient alors pointé le manque d’expérience de l’entreprise dans ce secteur. En février 2021, les autorités sanitaires belges recommandaient à la population de ne plus utiliser ces masques lavables (qui étaient disponibles gratuitement en pharmacie), en raison du risque d’inhalation de substances toxiques. De son côté, la justice belge enquête depuis juin 2020 sur des soupçons de fraude dans le cadre de l'attribution de ce marché.
Suite à cette alerte, le ministre Franck Vandenbroucke a commandé une étude supplémentaire. Mais les résultats risquent de tomber dans plusieurs mois. Dès lors, en attendant et par précaution, l'exécutif demande aux pharmacies de suspendre la distribution de ces masques si elles en ont encore et aux citoyens de ne plus utiliser ceux qu'ils détiendraient. En mars 2021, la Belgique comptait encore 3,5 millions de masques Avrox dans ses stocks.
Un mandat d'arrêt européen
Un mandat d'arrêt européen a été lancé pour des faits de "faux et usage de faux, escroquerie, blanchiment et entrave à la liberté des enchères et soumissions", assure le journal Le Soir. Les masques ont été livrés avec une notice comportant "de nombreuses erreurs", précise le quotidien belge. Par ailleurs, un concurrent malheureux lors de l'appel d'offres a saisi la justice administrative.
Les dirigeants d'Avrox se sont eux, toujours vivement défendus d'avoir commis la moindre infraction. Face aux doutes sur leur dangerosité présumée, la firme a affirmé que ses masques "respect(ai)ent scrupuleusement toutes les réglementations nationales et européennes". Pour le moment, les masques sont stockés en attendant de nouvelles précisions du Conseil supérieur de la santé belge.