Carros, cette famille demande le droit de consolider son terrain et fait appel à des entreprises volontaires

Un an après les pluies diluviennes qui l'ont contraint à quitter sa maison, la famille B. est plus que jamais inquiète. Elle espère réaliser des travaux de mise en sécurité du terrain. La propriété est toujours sous le coup d'un arrêté de mise en péril imminent.

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Depuis des mois, la famille B. se bat pour rentrer chez elle.
Elle multiplie les démarches auprès de son assurance, de l’Etat, de la municipalité et la presse pour relayer son histoire. 

En juin dernier, la nouvelle tombe comme un coup de massue : l’état de catastrophe naturelle ne lui est pas reconnue par l’Etat suite aux intempéries de fin 2019, les assurances ne prendront donc pas en charge les travaux colossaux de soutènement, estimés aux environs de 400.000 euros.  
 
Presque un an après cette nuit de déluge qui a fait basculer la vie du couple et de ses 4 ans, la famille réclame aujourd’hui le droit d’entreprendre des travaux de consolidation de son terrain à Carros.
 
Un collectif d'entraide a été créé en ce sens pour faire appel à des entrepreneurs volontaires et réunit, à ce jour, près de 900 personnes.

Une cagnotte en ligne et une pétition ont également été lancées. Le couple B. demande à la mairie une dérogation pour réaliser ces travaux. La maison est en effet sous le coup d'un arrêté de mise en péril imminent en raison d’un risque de glissement de terrain

Notre but est de mettre en sécurité le terrain pour rentrer chez nous avec nos enfants mais malheureusement nous sommes bloqués. Ceux que nous souhaitons aujourd'hui c'est un minimum de soutien de la part du maire en place, et si des entreprises volontaire et solidaire veulent nous aider pour mettre en sécurité le terrain ils sont bien entendu les bienvenus ou sinon nous laisser dans cette dépendance le temps de terminer les procédures en cours. 

Peut-on lire sur la page du collectif de soutien

Trop risqué répond le maire de Carros


Yannick Bernard explique qu'au titre de garant de la sécurité de ses administrés, il ne peut permettre que des travaux soient lancés sur le terrain des B., sans avoir le feu vert d’un géomètre qui aurait préalablement réalisé une étude de sol. 
La famille répond attendre les conclusions d’un cabinet d’expert mandaté par la précédente municipalité et espère obtenir une expertise judiciaire. Elle insiste sur le caractère urgent de la réalisation des travaux, se référant aux conclusions du bureau d'études FONDASOL : "Seule une reconstruction rapide de l'ouvrage sinistré (et un confortement des parties latérales non éboulées) évitera le desserrage des terres et permettra la garantie pérenne de la stabilité de l'habitation."

Par ailleurs, le maire précise que les services de l'Etat mettent en cause des travaux réalisés par la famille (un mur de soutènement).

Là encore, les B. sont en désaccord et expliquent que les murs de soutènement réalisés après l'achat sont toujours debout. Pour preuve, il mettent en avant l'avis de CATNAT : "trois murs en béton armé (une seule nappe de treillis soudé) se sont effondrés sur le terrain situé à l'aval de l'habitation (...) Ces murs semblent être âgés d'au moins 10 ans, 40 ans d'après les dires du propriétaire, ce point n'a pu être vérifié."
  
Depuis le départ de leur foyer, les B. ont déjà déménagé deux fois.
Ironie du sort, leur dernière demeure est à deux pas de leur domicile. La date à laquelle ils doivent quitter ce dernier gîte leur avait été signifiée dès leur entrée, mais la réception, en septembre, d’un courrier signé du nouveau maire, leur rappelant cette échéance sans leur proposer de solutions est reçu avec douleur. 

Je ne peux pas laisser 4 enfants dans un logement trop petit. Actuellement, la famille est logée dans un appartement de 56 m², inadapté à une grande famille. Par ailleurs, nous avons énormément d’autres familles avec des situations très complexes sur Carros. C’est aussi un souci d’équité. J’encourage le couple à chercher un logement et à se tourner vers son assurance pour une prise en charge de loyer. 

Yannick Bernard, maire DVD de Carros Le premier magistrat de Carros précise qu’un autre logement plus grand et situé dans la nouvelle ville, leur avait été proposé par son prédécesseur.

La famille avait alors préféré la solution d'hébergement plus proche de l'école des enfants, dans la vieille ville. Enfin, elle insiste sur le fait que la non reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle ne lui permet pas de bénéficier du fonds d'indemnisation d'urgence et rend la prise en charge des loyers moins évidente. 

La famille a notamment obtenu le soutien de plusieurs associations arméniennes (la paroisse de l'Alliance Pan Arménienne de Nice, l'Eglise apostolique arménienne des Alpes Maritimes, du Var et de Monaco mais aussi de l'Union sportive Arménienne de Nice) qui ont également écrit au maire de Carros pour lui demander une solution de relogement. 
 

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