Ce que l'on sait du débat autour de la salle de Nice pour célébrer l’Aïd el-Fitr, fin du ramadan

Ce mercredi 10 avril est célébré la fin du mois de jeûne du ramadan avec l’Aïd-el-Fitr. La mairie de Nice a proposé aux dirigeants de la communauté musulmane une salle pour pouvoir célébrer ce moment. Cette offre a été rejetée, dans un contexte tendu entre la ville et les dirigeants de la communauté.

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L'Aïd-el-Fitr ne sera pas célébrée cette année dans une salle en particulier, louée par la mairie de Nice. Plusieurs représentants du culte musulman ont annoncé refuser cette proposition. On vous explique ce que l'on sait.

Dans un communiqué de presse paru ce lundi 8 avril, Christian Estrosi, le maire de Nice a tenu à s'adresser à la communauté musulmane : "Tout comme l’année passée, je veux leur donner la possibilité de célébrer l’office de l’Aïd el-Fitr, dans la plus grande dignité, au sein d’une grande salle niçoise."

Il a aussi mentionné :

Je ne souhaite pas, comme dans des temps passés, que nous revenions à des concurrences de lieux de culte dans les différents quartiers, avec des prières de rue et qui ne permettent pas d’organiser les choses dans de bonnes conditions.

Christian Estrosi, maire de Nice

Interrogé au micro de France 3 Côte d'Azur, Mahmoud Benzamia, recteur et Imam de la mosquée En-Nour atteste : "L'année dernière on a loué une salle, dans des circonstances bien connues de réconciliations avec la mairie. Cette année, c'est un autre climat." Il explique qu'avec d'autres représentants, ils demandaient deux conditions qui n'ont pas été remplies. Le prix important de la location de la salle serait en partie en cause.

Pour rappel, l'année dernière, L'Aïd-El-Fitr s'est déroulée au Palais Nikaîa en échange d'une rétribution de 23 000 euros. Selon Nice Matin, cette prière avait réuni 8 000 et 10 000 personnes.

Le recteur et Imam de la mosquée En-Nour précise : "

Et la deuxième condition, c’est le temps. Cette proposition de la mairie a été faite tardivement. Un ou deux jours avant, ce n'est pas suffisant pour pouvoir organiser dans de bonnes conditions." Il reconnaît également que : " le climat n’est certes pas non plus propice.

Mahmoud Benzamia, recteur et Imam de la mosquée En-Nour

Cette année, cette fête aura donc lieu dans les différentes mosquées de la ville et pas dans une salle commune. 

Pour pouvoir accueillir tout le monde, l'UMAM de Nice a par exemple annoncé effectuer deux services l'un à 7h30 et l'autre à 8h30 dans plusieurs mosquées.

Ce n'est pas la première fois qu'il y a un désaccord autour de la célébration de L'Aïd-el-Fitr.

En 2018, la municipalité de Nice, elle-même, avait été épinglée par la justice pour avoir gratuitement mis à disposition une salle à l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes. C'est en effet un élu de l'opposition, Philippe Vardon, membre de la direction nationale de Reconquête!, qui avait saisi le tribunal administratif de Nice.

Le Conseil d'État a finalement validé ce prêt de la salle le 18 mars dernier. 

Un contexte tendu entre la ville de Nice et les représentants religieux 

Cependant, le contexte s'est tendu entre la ville de Nice et les responsables associatifs musulmans ces derniers temps. 

Plusieurs éléments crispent les représentants du culte musulman. Dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas, il y a ce qu'ils considèrent comme une prise de position de la mairie de Nice, concernant le drapeau israélien accroché sur le fronton de la mairie.

Le maire qui s'est expliqué sur le sujet a assuré à travers un communiqué : " Le drapeau israélien, aux côtés du drapeau français et du drapeau niçois, restera présent sur la façade de la mairie jusqu’à la libération des otages détenus par l’organisation terroriste du Hamas et pour dénoncer le pogrom du 7 octobre... [...]" Une association "De Nice à Gaza" avait déposé un recours devant le tribunal administratif il y a quelques mois, pour faire enlever le drapeau.

Un autre sujet, plus récent, tend aussi les associations musulmanes, il s'agit de la fermeture administrative du collège Avicenne à Nice, qui aura lieu à la fin de l'année. Cette annonce, effectuée par le préfet des Alpes-Maritimes, a eu lieu ce 14 mars "en raison de financements opaques et d'irrégularités financières manifestes".

Le collège Avicenne est un établissement privé musulman, hors contrat. Le motif de fermeture est toujours contesté par la direction de l’établissement qui a ouvert en septembre 2015.

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