Rien de tel qu'un petit apéritif à bord de son bateau... Mais attention, uniquement pour les passagers ! À l'arrivée des vacances, la préfecture du Var alerte et sensibilise sur les risques qu'une conduite sous l'emprise de l'alcool pourrait avoir.
Boire ou barrer à bateau, il faut choisir.
Les vacances d'été viennent de commencer, on se retrouve à fendre les flots entre amis, tout en lézardant entre les îles de Lérins au large de Cannes, on se baigne et on boit un verre, ou plusieurs. Mais en mer aussi, l'alcool tue.
"On a souvent des touristes qui viennent faire du yachting près des côtes et dans ce genre de soirée, le rosé coule à flots", déplore Gil Rochette, patron de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) du Cros-de-Cagnes.
On a retrouvé un gros yacht en pleine nuit qui se rapprochait dangereusement des côtes, ça aurait pu être très grave.
Gil RochettePatron de la SNSM du Cros-de-Cagnes.
Il n'y a pas que sur la route que la consommation d'alcool est dangereuse. Gil Rochette en fait surtout le constat dès que les beaux jours arrivent. "On fait souvent des interventions, les gens sortent avec leurs amis, sont alcoolisés et tombent en panne, ou ils dérivent... On doit être encore plus vigilant à cette période."
55 morts en mer en 2023
Le 13 mai 2024, la préfecture de la Méditerranée avait révélé un constat inquiétant : 55 morts en mer au total sur l'année 2023. Le CROSS Med avait une nouvelle fois été confronté à une activité intense, précisant dans son communiqué que "les causes principales de cette accidentologie élevée pointent vers un facteur commun : l’humain. Les comportements irresponsables, l’inexpérience et l’impréparation des usagers."
Pour continuer de sensibiliser, la préfecture du Var alerte sur son compte X. "J'avais à peine bu", "Celui qui barre, c'est celui qui ne boit pas." L'objectif : rappeler les règles de base de la sécurité en mer et responsabiliser les usagers.
#SécuritéEnMer | Sur la route comme en mer, l'alcool est à l'origine de nombreux accidents.
— Préfet du Var (@Prefet83) July 6, 2024
🚤 Celui qui barre ou qui pilote c'est celui qui ne boit pas.
❌Pas de baignade lorsqu'on est alcoolisé.
🆘 Un problème en mer, appelez le 196 ou le canal 16 de la VHF pic.twitter.com/RsXgbOUBgv
Sanctions : pas tous à la même enseigne
Et comme pour le code de la route, il y a des règles à respecter lorsque l'on navigue. Depuis janvier 2018, de même qu'en voiture, le taux d'alcool en bateau limite autorisé est de 0,5 g d'alcool par litre de sang soit 0,25 mg d'alcool par litre d'air expiré. Mais si l'on excède cette jauge, les sanctions varient d'un profil à l'autre.
En cas de dépassement du taux légal d’alcoolémie, l’amende prévue peut aller jusqu’à 750 euros pour un taux compris entre 0,5 et 0,8 gramme par litre de sang. Pour un taux supérieur à 0,8 gramme par litre de sang, l’amende maximale est de 4 500 euros.
Dans l'article L5531-45, on précise les sanctions destinées au capitaine : "deux ans d’emprisonnement et de 4 500 € d’amende " [...] S’il s’agit d’un pilote, le tribunal saisi peut également prononcer, à titre complémentaire ou principal, "l’interdiction d’exercer le métier de pilote pour une durée de trois ans au plus."
Les plaisanciers, quant à eux, "peuvent se voir retirer leur permis en cas d’ivresse manifeste" déclare le major Wallerick, commandant de la BGMAR (Brigade de gendarmerie maritime) de Nice. Lorsque le taux d’alcoolémie dépasse 0,8 gramme par litre de sang, le permis de conduire de bateau peut être suspendu pour une durée pouvant aller jusqu’à 5 ans. La durée de suspension peut être augmentée en cas de récidive.
"De juin à septembre, on intensifie les patrouilles et les contrôles sur l'eau, puisque c'est à cette période qu'il y a le plus de monde et que les gens font la fête" ajoute le major.
Tous les jours, sur l'eau entre la frontière de l'Italie et Marseille, une vingtaine de gendarmes assurent des contrôles régulièrement.
Si vous vous trouvez en situation d'urgence en mer, vous pouvez composer le Canal 16 sur la VHF, le 196 sur votre téléphone portable ou le 04 94 61 16 16.