Christian Estrosi ne veut pas des dark stores dans le centre-ville de Nice

Ces commerces destinés à faire des livraisons très rapides pour les clients qui commandent depuis leur téléphone ne sont pas les bienvenus à Nice. Le maire demande au gouvernement de lui laisser le choix sur l'ouverture de ces entrepôts dans sa ville.

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Ces supermarchés sans aucun client à l'intérieur ne plaisent guère au maire de Nice. Christian Estrosi a écrit au ministre délégué chargé de la Ville et du Logement pour lui signifier son mécontentement. Alors que le gouvernement s'apprête à faire passer un décret pour légaliser les dark stores, il voudrait que les maires aient la liberté de dire oui ou non à l'ouverture de tels entrepôts en centre-ville. 

Le 30 juin dernier, le conseil municipal avait voté à l'unanimité contre le déploiement non contrôlé de ces dark stores.

Pour le maire, ces supermarchés destinés uniquement à la livraison réduisent le "tissu commercial" de la ville, "dévalorisent les commerces de proximité" et "portent atteinte à l'attractivité" du centre-ville.

Les dark stores sont générateurs de pollutions et de nuisances sonores importantes pour les riverains en raison du flux incessant de véhicules. Ils génèrent d’importants troubles à l’ordre public du fait du comportement incivique de certains livreurs et de l’activité qui peut s’exercer en continu, 24 heures sur 24.

Christian Estrosi

Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, s'est lui aussi adressé au gouvernement pour "demander l'abandon du projet du gouvernement de légaliser les dark stores", indique-t-il sur Twitter. Il demande à Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petits et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, de "faire en sorte que soit suspendu sine die ce projet de décret".

Pour lui, "ces entrepôts qui concurrencent de manière déloyale les supérettes et épiceries risquent de tuer la vitalité de nos centres-villes et de supprimer toute convivialité".

Des directives du gouvernement déjà existantes

Pourtant, en mars 2022, le gouvernement avait déjà fait passer des directives pour aider les mairies à réglementer ce nouveau type de commerce. Dans ces fiches techniques, il était indiqué qu'il était possible de réglementer leur implantation de manière différente si le dark store accueillait une clientèle (en drive piéton par exemple) ou s'il était seulement un entrepôt destiné aux livreurs.

Ce rapport se conclut ainsi : 

L'outillage législatif actuel donne une série d'outils à la main du maire (...) pour agir sur la transformation de commerces en dark store. L'exercice du pouvoir de police du maire pour le faire appliquer pourra peut-être être renforcé par des opérations de contrôles ciblées, pour un effet dissuasif.

Instruction du gouvernement sur les modalités de régulation des dark stores, mars 2022

Contactés, les dark stores niçois n'ont pas répondu à nos sollicitations.

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