Christian Jacob appelle "Les Républicains" à sortir des "petites chapelles"

Le candidat favori à la présidence du parti en crise "Les Républicains", Christian Jacob, appelle à sortir des "petites chapelles". Une déclaration faite devant plusieurs centaines de militants à Villeneuve-Loubet. Christian Estrosi et Eric Ciotti, candidats à la mairie de Nice, étaient présents. 

C'est un défi de taille : rassembler les militants et les candidats autour d"un parti en crise et en ruines. Le député Christian Jacob, candidat favori pour la présidence du parti Les Républicains, a appelé mardi soir les militants à sortir des "petites chapelles" pour bâtir une "cathédrale" de "l'alternance après le macronisme".

Sujet épineux


Une déclaration faite devant plusieurs centaines de militants réunis à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), ce département est la première fédération de France du parti. En interview, Christian Jacob a précisé qu'il voulait "réconcilier la famille". Sur la possible double-candidature LR à Nice avec Christian Estrosi et Eric Ciotti, il n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet épineux des investitures.Entretien de Christian Jacob, Nathalie Layani et Séverine Neuquelmann.


Face à une assistance étouffée par la chaleur estivale et munie d'éventails, l'élu de Seine-et-Marne a déclaré :

C'est tout le défi que nous avons à porter d'ici les prochaines présidentielles : de préparer ce rassemblement, cette union, et sortir de ces petites chapelles.


LR, héritier de l'UMP qui a porté au pouvoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, traverse une crise profonde depuis sa débâcle aux européennes : 8,48% des voix. Ce qui a provoqué la démission de son président Laurent Wauquiez ainsi que plusieurs départs, parmi lesquels celui de la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. Le chef de file des députés LR s'interroge :

Quel est l'intérêt de créer dix, quinze, vingt, trente chapelles si notre ambition c'est de construire une grande cathédrale qui soit la véritable force d'alternance après le macronisme ?

Deux frères ennemis



Deux frères ennemis du département sont venus le soutenir sans s'éviter : le député et président de la fédération LR Eric Ciotti, et le maire de Nice Christian Estrosi. Les deux hommes briguent la ville de Nice. Ils étaient présents au début du meeting, où seul Eric Ciotti s'est exprimé, appelant à un "redressement collectif" du parti et à une ligne "claire, sans compromis".
 

"Divisions stériles"


Sur Twitter, le maire de Nice a "salué les propos de Christian Jacob" qui visent à mettre "un terme aux divisions stériles" :  

Eclipsé


Le plus modéré M. Estrosi, qui préside le mouvement de la France audacieuse, s'est éclipsé avant la fin du discours de M. Jacob. Le président par intérim de LR et maire de la ville voisine d'Antibes, Jean Leonetti, s'est dit "très heureux de voir Christian Estrosi et Eric Ciotti" au meeting, y voyant "la preuve" du rassemblement. Il a écarté l'idée d'un changement de nom du parti, proposée par le député Julien Dive, jugeant qu'il fallait "penser d'abord au fond avant de penser à la forme". Il a plaidé pour le rassemblement : 
 

On peut comprendre l'intérêt de ces micro-partis ou de ces clubs si on ne veut pas ou si on ne peut pas travailler ensemble. Mais si on a vraiment l'envie de
travailler ensemble, c'est dans la famille, dans la grande maison que nous devons le faire. (...) Si nous avons gagné les élections départementales et régionales c'est que nous avons su rassembler.

 

Mis en garde


Il a aussi mis en garde les militants tentés par des accords avec En Marche "ou d'autres partis" en vue des élections municipales :

C'est notre majorité au Sénat, c'est les départementales et c'est les régionales que nous perdrons ensuite.

Dans une interview accordée à France 3 Côte d'Azur, Christian Jacob a précisé :

On n'ira pas sur des accords avec En Marche. Il n'est pas question pour moi de s'engager sur cette voie. En revanche, chaque maire a la liberté pour composer sa liste. Ce sont deux choses différentes.

"Supplétifs d'En Marche"

Il refuse que les élus LR deviennent "les supplétifs du Rassemblement national ou les supplétifs d'En Marche". Sur son compte Twitter, Eric Ciotti défend l'idée, avec une pointe d'humour, qu'il faut "être en ordre de bataille et non pas en ordre de marche". Il pense aussi "qu'il est le seul à pouvoir réussir à redresser Les Républicains." Au passage, il a critiqué "l'arrogance" et "la jactance" du président Emmanuel Macron, mais a "applaudi" l'idée de renouer avec la Russie.

"Manque de clarté"


Deux autres députés briguent la tête de LR : le député du Vaucluse Julien Aubert, qui critique le "manque de clarté" de Christian Jacob et défend une ligne souverainiste, et le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, tenant d'une ligne plus libérale, qui a souhaité mardi en finir avec le droit du sol sur l'immigration.
 

Nouveau chef


Avec ce meeting à Villeneuve-Loubet, la campagne pour la présidence du parti est lancée. Mais le temps est compté pour la famille désunie des Républicains. Le 13 octobre, la droite française doit se choisir un nouveau chef pour remplacer Laurent Wauquiez.

 
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