Hugues Moutouh, le préfet des Alpes-Maritimes, a décidé de procéder à la fermeture d'une librairie "pour défaut d'autorisation de la vidéoprotection et vente d'ouvrages prônant un fondamentalisme religieux", ce mercredi 28 février. L'avocat du commerce a réagi.
La librairie IQRA, à Nice, doit fermer pendant trois mois à partir de ce mercredi 28 février. C'est ce qu'a décidé le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, dans un arrêté préfectoral envoyé à la presse ce mercredi.
Cet établissement est situé à quelques mètres de la gare Nice-Ville, rue Marceau. La préfecture assure que des "ouvrages fondamentalistes et vecteurs d’endoctrinement" sont vendus par cette librairie. C'est au cours "d'opérations effectuées par les services de l'Etat", précise le communiqué, qu'il a été mis en lumière que la librairie propose à la vente l’ouvrage Les grands péchés, de l’imam Chams AdDhahabi.
La préfecture avance que celui-ci porte "atteinte à la dignité de la personne humaine et à la moralité publique" et qu'il contient "des propos incitant aux meurtres contre les homosexuels, susceptibles de constituer les délits de provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle" et "des propos incitant à la violence contre les femmes, susceptibles de constituer des délits de provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur sexe".
D'autres livres sont évoqués par la préfecture.
Cette librairie propose également à la vente d’autres ouvrages de même nature portant atteinte à la dignité de la personne humaine et à la moralité publique, prônant un prosélytisme religieux pouvant nuire à l’épanouissement physique, moral ou mental, a fortiori des jeunes lecteurs.
Préfecture des Alpes-MaritimesCommuniqué de presse du mercredi 28 février
La vente de ces ouvrages a conduit le Préfet à faire un signalement au Procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
L'avocat de la librairie répond à la préfecture
Contactée par la rédaction de France 3 Côte d'Azur ce mercredi, notre interlocutrice nous a renvoyés directement vers son avocat, Sefen Guez Guez, qui s'est exprimé sur le réseau social X - anciennement Twitter.
"Il y a un acharnement évident dans le traitement qui est fait par la Préfecture. Si elle prétend agir pour préserver l'ordre public, elle aurait dû constater que les mesures proposées par le commerce suffisaient" explique-t-il.
En réalité, le seul gain pour la Préfecture, c'est de faire de la communication. Il n'en sortira rien de bon de cet acharnement.
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) February 28, 2024
"Un système de vidéoprotection non autorisée"
Les services de l'Etat pointe dans ce texte que, lors d'un contrôle inter-services effectué le 23 octobre, les services de police ont relevé la présence au sein de l'établissement d'un système de vidéoprotection n'ayant pas fait l'objet d'une autorisation préfectorale comme l'exige la réglementation.
Une mise en demeure a été adressée à la librairie IQRA pour qu'elle se mette en conformité. La gérante de l'établissement a bien déposé un dossier de demande d'autorisation, "mais qui est demeurée incomplet à l'issue du délai imposé par les services de l'Etat" précise la préfecture.