La mosquée de la Busserine, dans les quartiers Nord de Marseille, a été visée le 30 janvier dernier par un tag raciste. Dans le quartier, les habitants dénoncent le racisme décomplexé, notamment à l'égard des musulmans. Ils se sont rassemblés ce 11 février à Marseille.
Le tag raciste sur les murs blancs de la mosquée de la Busserine, dans le 14e arrondissement des Marseille, a été effacé. Mais sa trace reste indélébile. Ce dimanche 11 février, deux semaines après la découverte des tags, un rassemblement était organisé devant le centre social du quartier pour dénoncer "le racisme et l'islamophobie".
"Ma voiture a été visée, on m'a marqué mort aux arabes", témoigne Sébastien Delogu, député LFI des Bouches-du-Rhône, face aux habitants du quartier. "J'appelle les institutions à lutter contre toutes les formes de racisme. Que ça soit pour les musulmans, les juifs, les chrétiens ou toute autre religion qui se pratique dans notre ville."
Un racisme "normalisé"
Zoubida Meguenni, conseillère municipale, déléguée à la prévention des conduites à risques des jeunes, était coordinatrice dans le quartier lors de la marche pour l'égalité et contre le racisme. Elle n'avait jamais vu de tels tags à la Busserine.
"Les gens se sentent libre de tenir des propos racistes, d'avoir des comportements racistes, xénophobes, antisémites. Depuis quelque temps on assiste à un racisme anti-musulmans qui est atroce."
Zoubida Meguenni, Conseillère municipale à Marseille
Selon elle, les auteurs des tags "mettent 'arabes' parce qu'ils identifient l'arabe à l'islam. On sait que l'islam est d'origine arabe mais c'est une religion universelle."
Fadila Ouidef, du groupe veille Busserine la rejoint : "le racisme est normalisé. Dans le quotidien on va commencer à ressentir les effets. Ce tag, moi je pense que c'est le début de quelque chose, c'est pour ça qu'il faut s'inquiéter, c'est pour ça qu'il faut se rassembler pour dire que ce n'est pas normal, qu'on n'est pas d'accord."
Michaël Sibilleau, Préfet délégué à l'égalité des chances était présent à ce rassemblement qui dénonçait la banalisation du racisme.