Comme les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes pourrait bientôt passer aussi en zone de circulation active du virus. L’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte-d’Azur reste vigilante et invite les habitants de la région et les touristes à se faire tester au moindre doute.
Chaque jour, plus de 350 personnes affluent ici pour se faire dépister. Ce mercredi matin une queue s'est déjà formée à l'entrée.
"On doit repartir chez nous aux Antilles dans deux jours donc on a pas le choix, pour monter dans l’avion il faut faire le test PCR", explique un homme venu avec sa fille.
Il ne faut pas avoir peur du test, c’est sûr ce n'est pas agréable mais c’est rapide
Une jeune femme est venue car elle présente des symptômes, notamment la toux :"Mon employeur m'a demandé de venir", dit-elle.
Pas besoin d'ordonnance ni de rendez-vous pour venir se faire dépister dans ce centre. Tout est pris en charge par la sécurité sociale.
Il faut juste un peu de temps, un dossier à remplir pour assurer la traçabilité du test. "Il ne faut pas avoir peur du test, c’est sûr ce n'est pas agréable mais c’est rapide, il faut le faire si on a un doute, car on peut avoir une forme asymptomatique", souligne Laurence Serandour, coordinatrice du centre de dépistage.
Un homme de 73 ans qui porte un chapeau est inquiet. Porteur d'une bronchite chronique, il a été en contact avec quelqu’un qui a été testé positif "en jouant au théâtre en extérieur", détaille-t-il. "Comme il m’a un peu postillonné dessus, je suis un peu inquiet". Il est venu se faire tester ici avec sa femme, car leur médecin généraliste est en vacances.
Résultats obtenus en 24 heures à quelques jours
Le test PCR prend quelques secondes seulement : "C’est désagréable mais pas insupportable", précise une infirmière. Il consiste à prélever des cellules nasales profondes à l’aide d’un écouvillon, une sorte de long coton-tige que l’on insère dans les cavités nasales, jusqu’à 15 cm environ.
Ce test permet de préciser si, à un instant T, la personne est porteuse ou non du virus. Les résultats sont obtenus en 24 heures à quelques jours.
"Ces prélèvements sont transportés sur un plateau technique où ils seront analysés. On est sur des délais qui varient entre trois et cinq jours", indique le Docteur Amaël Petitton, médecin biologiste pour ce centre de dépistage niçois.
"Techniquement l’analyse prend du temps à être faite et vu le flux important de personnes à tester en ce moment, il y a un peu d’attente".
Ces dernières semaines, les centres de dépistage se sont multipliés dans la région. Chaque grande ville en compte une dizaine.
Les Alpes Maritimes ne sont pas en situation de pic épidémique mais les contaminations continuent de progresser. La Côte d’Azur pourrait passer au stade d’alerte élevée dans quelques jours selon l’Agence régionale de santé.
Dépistages gratuits et sans ordonnance
Peu de cas graves sont recensés et même moins d’hospitalisations que la semaine passée (344 personnes sont hospitalisées, soit 58 de moins que le dernier bilan), mais la courbe des contaminations continue d’augmenter en région Paca avec 1.137 nouveaux malades en une semaine.
?#Covid19 Point de situation du 18/08 en #Paca
— ARS Paca (@ARSPaca) August 18, 2020
Depuis le début de l'épidémie
▶22 591 personnes positives (+1 137)
▶974 personnes décédées
▶5 872 retours à domicile
Actuellement
▶344 personnes hospitalisées (-58)
▶16 personnes en réanimation (+1)https://t.co/lJmHuicsZV pic.twitter.com/oKzakRc4sx
Toute personne peut se faire dépister gratuitement, qu'elle présente des symptômes ou non, même sans ordonnance depuis le 25 juillet.
L'ARS rappelle à tous la nécessité de respecter les gestes barrières et de porter un masque dans les lieux qui l’imposent.
"Des efforts rapides et importants sont indispensables avec une vraie prise de conscience de la situation observée. Individuellement et collectivement, il est nécessaire d'agir dès maintenant pour freiner cette propagation virale active", précise l'Agence régionale de santé Paca.
Le test sérologique pour savoir si on a été en contact avec le virus
L’autre méthode de dépistage, le test sérologique, permet de déterminer si une personne a déjà contracté le virus par le passé. Réalisé soit à partir d'un prélèvement sanguin au pli du coude, soit à partir d'une goutte de sang prélevée au bout du doigt pour les tests rapides d’orientation diagnostique, il permet de savoir si la personne a déclaré une réaction immunitaire après avoir été en contact avec le virus.
Ce test sérologique ne nécessite pas forcément une ordonnance. Il est remboursable par la sécurité sociale sous certaines conditions imposées par la haute autorité de santé. Il ne permet pas de savoir si on est porteur du coronavirus au moment du test.
Tous les tests sérologiques n’offrent pas la même fiabilité. Et un résultat positif ne signifie pas que l’on est durablement immunisé contre la maladie.
Dans les Alpes maritimes, le nombre de tests et les campagnes de dépistage massif ont presque triplés (5 177 tests par semaine fin juin à plus de 13600 début août). "Il est noté également une progression globale du taux de positivité qui atteint à ce jour un seuil de 2,2 %", indique l'ARS.
Un annuaire cartographié sur le site santé.fr recense l’ensemble des lieux de prélèvement dans la région.