Coronavirus : comment l'expliquer aux enfants ? Comment gérer un quotidien bouleversé ?

Rien de mieux que la transparence pour parler du coronavirus aux enfants, c'est le conseil des pédopsychiatres Florence Askenazy et Michèle Battista qui exercent au CHU de Lenval.

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Comment les enfants perçoivent-ils les risques liés au coronavirus ? Interrogés par nos confrères de France 2, certains d'entre eux ont livré des réactions bien différentes. « On nous dit qu’il faut bien se laver les mains, qu’il faut avoir du produit. Faut pas se faire de bisous, faut pas se faire de câlins » explique un jeune garçon. Si la règle semble bien comprise, la mesure du danger ne semble pas partagée par tous : 

En fait, il y en a qui n’ont absolument pas peur, qui rigolent. Ils ne se soucient pas du tout de ça. Moi, j’ai quand même un petit peu peur.

réagit de son côté, une jeune fille, alors qu'un troisième dit :« faut continuer de vivre, faut pas s’embêter avec ça. »

"Rien de mieux que la transparence"

Pour les pédopsychiatres Florence Askenazy et Michèle Battista, qui exercent à l'hôpital Lenval, l'enfant ne va pas pouvoir éviter d'être confronté à la réalité. Dans les médias, il a déjà aperçu des personnes avec des masques. Selon ces spécialistes, il ne faut donc absolument pas craindre d'aborder le sujet, c'est même nécessaire pour rassurer l'enfant.

Un dialogue vrai, c’est-à-dire lui dire les choses et lui expliquer que la société, les parents, la famille, l’école, nous sommes tous là aussi pour faire face à cette difficulté collective.

D'autant plus, s'il pose des questions. Un petit de 3 ans peut par exemple demander : qu'est-ce que c'est qu'un virus ? Pourquoi le virus m'empêche de voir papi et mamie ? 

Il est important de répondre de manière apaisée, dans un moment calme. Important aussi de choisir des mots simples, des représentations. Par exemple, décrire le virus comme "une petite bête microscopique", ou lui donner un nom. Expliquer qu'il peut être méchant, mais pas pour tout le monde.  

 

"Expliquer par mimétisme"

Rien de mieux que montrer l'exemple pour se faire comprendre. Les pédopsychiatres précisent que l'enfant imite avant de comprendre. Dès 2 ans, il va reproduire les gestes barrières si ses parents prennent l'habitude de les lui montrer, tout en lui expliquant qu'ils sont importants pour lui et pour les autres.

Sur le site de l'Unicef, un article intitulé "Ce que les enfants doivent savoir" précise quelques recommandations sur la conduite à tenir.
 


"Ne pas laisser les enfants seuls devant les journaux d'information"

Dans une période si particulière, certains parents vont se tenir informés de l'évolution de la situation à plusieurs reprises dans la journée; Peut-être que la télévision restera allumée sur les chaînes d'information en continu. Là encore, si l'enfant est présent, il mérite une explication. Même s'ils sont petits, ils vont saisir la gravité de la situation, entendre des mots inquiétants. Florence Askenazy et Michèle Battista insistent : les enfants ne doivent pas rester seuls devant la télévision.
 


"On se lève à l’heure de l’école, on déjeune, on s’habille." 

Le changement de rythme peut provoquer un sentiment d'insécurité chez l'enfant. Il ne va pas à la crèche, il ne va pas à l'école. Maman (et/ou papa) ne part pas au travail ou alors travaille à la maison. Le quotidien est perturbé et peut provoquer des changements dans l'attitude de l'enfant. 


Des troubles du sommeil peuvent apparaître, les enfants peuvent devenir capricieux ou exprimer de la colère. 

Les pédopsychiatres conseillent aux parents de donner un rythme aux journées pour donner un rythme à l'enfant et ainsi le rassurer.
 

On se lève à l’heure de l’école, on déjeune, on s’habille. Et on organise des temps de travail, des temps de jeu, des temps de repos tout en prenant en compte que le temps de capacité d’attention individuel de l’enfant et différent, qu'il soit seul (3/4 d'heure) ou en collectif. Pas d'école ne signifie pas vacances pour autant. 


"Un temps pour tout", surtout pour les adolescents 

Pour les jeunes, en âge de présenter des examens en fin d'année, il est important de leur rappeler tout de suite l'échéance. Eux, aussi, ont besoin de repères d'espace et de temporalité. L'organisation et le rythme rassurent. 

Pour les adolescents aussi, il est véritablement important de conserver les horaires habituels d'endormissement et de repas pour conserver le rythme biologique. 

Florence Askenazy et Michèle Battista recommandent aux parents de veiller au temps passer sur les jeux vidéo. Durant cette période sans cours, la tentation pour les adolescents risque d'être grande. Sans conflictualiser les choses, elles conseillent de passer des "contrats" clairs. 

On ne sait pas quand cette période particulière va s'arrêter alors autant se dire que chaque journée, chaque semaine, se déroule à un bon rythme. 

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