Reclus chez eux, les Niçois profitent du beau temps, bricolent et jardinent... Et brûlent leurs déchets verts ! Peut-être faut-il leur rappeler que, même à Nice, l'écobuage est interdit et passible de 450 € d'amende.
Il fait beau. Le ciel est dégagé en ce mois d'avril... Forcément : il n'y a quasiment plus d'avions. Pas de pollution. Ou presque. Car, printemps oblige, on voit fleurir, un peu partout, des panaches de fumée à l'horizon.
Sur les collines niçoises c'est une habitude. Et avec le confinement, qui incite à l'abus de bricolage et de jardinage à domicile : c'est un festival. Bonjour l'odeur. Mais, allez-vous rétorquer, il n'y qu'à se confiner un peu plus. Certes. Mais là n'est pas la question.
Que faire des déchets verts ?
L'excuse est toute trouvée : les treize déchetteries de la Métropole Nice Côte d'Azur sont fermées pour cause de confinement et de crise sanitaire. Le but étant d'éviter justement les activités non essentielles et les longues files d'attente de voitures devant les déchetteries.Que faire alors de mes déchets verts ?
A force de voir et de sentir toute cette fumée, Pierre-Paul Leonelli est fumasse, lui aussi.⚠❌?Le brûlage des déchets verts reste interdit, et ce même en période de confinement et de fermeture des déchèteries.
— Mougins (@villedemougins) April 4, 2020
Le brûlage entraine un risque de propagation d’incendie et une nuisance environnementale.
Info et communiqué de la @prefet06 ? https://t.co/ZYrFaKSZ4a pic.twitter.com/WpESa2x1rA
"Compostez, broyez, attendez. Mais ne brûlez pas," assène l'adjoint au maire délégué à la propreté, à la collecte et à lutte contre les atteintes au cadre de vie.
"Je rappelle que les déchets verts dégagent bien plus de dioxine que le plastique. C'est une pollution terrible."
L'équivalent de 18.000 km en voiture pour 50 kg de déchets verts brûlés, selon AtmoSud. Et le brûlage de végétaux serait responsable, en temps normal, de près de 45% des particules présentes dans l'atmosphère.
Pas d'exceptions
C'est la principale raison pour laquelle cette pratique est de toute façon interdite toute l'année.Pris la main sur le feu, vous risquez 450 euros d'amende. Pas d’exception niçoise.
Pas d’exception exceptionnelle, en raison de la crise sanitaire.
Ce n'est justement pas le moment de déclencher un incendie," fulmine M. Leonelli.
Lettre aux Maires - brûlage déchets verts by D G on Scribd
"Ce n'est pas, non plus, le moment de vider sa cave : les services de ramassage sont suffisamment encombrés, sans vos encombrants à vous !"
Spirale incendiaire
Côté préfecture, même discours enflammé. "Nous avons constaté de nombreux abus depuis le début du confinement," attise Serge Castel, directeur de la direction départementale des territoires et de la mer des Alpes-Maritimes, "et nous avons voulu rappeler que l'arrêté préfectoral interdisant le brûlage de déchets verts est plus que jamais en vigueur. Il y a bien des manières d'exploiter ces déchets."Un courrier a été adressé aux maires leur rappelant leurs obligations en matière de respect de la réglementation et aussi de prévention des incendies : en ces temps difficiles il ne faudrait pas négliger le débroussaillage des zones à risque. D'autant que ces zones sont particulièrement exposées aux départs d'incendie... puisque des amateurs de propreté brûlent à tout va dans leurs jardins. Une spirale incendiaire.
Bref ! Pour le bien de tous, broyez, compostez, stockez, patientez : faites ce que vous voulez ! Mais ne brûlez pas. Au pire, les déchetteries finiront bien par rouvrir leurs portes. A ce moment-là vous pourrez déposer tous les déchets dont vous avez rêvé. Enfin dans la limite de deux tonnes par personne.
Rappels
- Brûlage de déchets : 450 €
- Dépôts sauvages : 1500 €
- Sur le territoire de la métropole Nice Côte d'Azur les déchetteries sont gratuites dans la limite de deux tonnes par an et par habitant.
- En temps normal, la métropole subventionne l'achat de broyeurs (pour transformer les branchages en paillage ou en composte) à hauteur de 50% avec un plafond de 200€.